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 Passé, quand tu nous tiens...

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Kyle E. Wayne
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Kyle E. Wayne

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MessageSujet: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeVen 2 Nov - 23:28

Arrivés à destination, Lyl fut le premier à descendre de la voiture empruntée. Deux jours qu’ils étaient sur la route en direction de Va’Hala. Le cul en compote il s’étirait en long, en large et en travers avant de porter attention à la ville. La voiture garée dans un coin il fallait juste retenir son emplacement. Mais avant de repérer les lieux il valait mieux investir une auberge au plus vite. Ils avaient passé deux jours affreux dans leur véhicule sachant qu’ils revenaient d’un refuge encore moins confortable… Notre aspirait à un instant de détente, au chaud. Ainsi le jeune homme décidait de mettre à profit l’argent de la l’agence confié pour se payer un hôtel digne de ce nom. Deux chambres dans la même chambre. Salle de bain, salon, toilettes communs pour les deux locataires. Ils ne pouvaient se permettre de se plaindre.
Pour les repas il fallait descendre à la cantine. Parmi tous ces privilèges s’en trouvait un d’autant plus émoustillant. L’hôtel comportait sa propre source thermale, collée au bâtiment. Ce détail notre ami l’eut remarqué lorsqu’il avait collé son nez à la baie vitrée du salon pour apercevoir en contrebas ce qui ressemblait fort à de la condensation… Mais ce bien être n’était que partie remise.

Douché et affalé sur un des fauteuils face à la cheminée inanimée, Lyl songeait. Pandora se douchait à son tour, ayant insisté pour que le garçon la devance. A cet instant, malgré la fatigue psychique et physique il n’arrivait pas à remettre au lendemain son envie de parcourir la ville. Il était tellement pressé de découvrir ce que la ville lui réservait. Pourquoi cette familiarité ? Et alors qu’il y songeait le sommeil l’envahissait. Ils avaient fait tant de route… La serviette entourée sur ses épaules il la saisit lorsque la rouquine sortit. Cette dernière venait de le sortir de sa lente soumission au sommeil. Surpris il s’était emparé du bout de sa serviette dans le but de s’essuyer les cheveux, il avait délaissé ce geste à cause de ses songes, mais sa main glissait le long de son abdomen. Faible. Il levait un regard épuisé sur elle avant de ne lui dire, se sentant obligé de se justifier…

-Je…je dois me reposer…avant d’y aller…

Faut dire que le fauteuil était tellement confortable… Sur ces mots ses yeux se fermèrent et il se laissait doucement basculer dans le sommeil. C’est anxieux qu’il s’endormit. Pour cause, la chimère avait l’irritable sensation que s’il n’allait pas très vite en quête d’informations celles-ci lui échapperaient. Si la toilette de sa nouvelle amie n’avait pas été un brin longue il serrait sûrement parti sans prendre le soin et le temps de se poser. En effet, il n’avait pas voulu partir sans elle, sans lui dire toute foi… Ils faisaient équipe maintenant.
Son sommeil était apaisé, il fit une sieste durant deux bonnes heures avant d’ouvrir l’œil.
Après ça ils se mirent en mouvement, direction le centre ville…

Il était environs dix huit heure, le soleil n’allait pas tarder à être dissimulé derrière les montagnes. Ils avaient tourné en rond durant trente minutes, le temps de prendre connaissance du village. Lyl était frustré, rien ne lui revenait en tête, rien ! Le visage tiré par une petite colère il prit place sur un muret décoratif. Il y avait des gens un peu partout, des gamins qui s’amusaient même dans la neige. Derrière-lui des femmes et hommes conversant.

-Fait chier…
-Lyl, calme-toi.

Pandora semblait confiante, une attitude qui échappait à notre amie. Était-ce sa façon de réconforter le jeune homme ? En tout cas elle paraissait toujours autant autoritaire. Il détournait le regard après avoir sifflé un soupire entre ses dents serrées…

-Lyl… ? Lyl Wayne ? une voix féminine demandait.

Aussitôt le désigné s’était levé, surpris. Une des personnes se trouvant derrière eux avaient probablement était intriguée par leur accoutrement et avait donc laissé une oreille traîner. Le village était suffisamment petit pour que le hasard mette une vieille connaissance sur la route du reptile. Une jeune femme blonde, cheveux courts, vêtues d’une longue robe et d’un tablier par-dessus. Observateur, le garçon avait levé les yeux et en avait conclu qu’elle bossait probablement dans l’auberge devant laquelle ils s’étaient posés. L’enseigne était récente. La jeune femme blonde s’approchait, perplexe. Au fur et à mesure qu’elle approchait ses mains se levaient pour se plaquer légèrement sur ses lèvres. Elle semblait choquée.

-C’est…C’est toi ?!

L’intéressé restait muet, le visage quasi inexpressif si ce n’est ses sourcils qui étaient froncés. Son regard se posait sur la rouquine qui se trouvait derrière la blonde, elle était en retrait et donc pas cachée par les belles boucles dorées de l’inconnue. Lyl fit un pas en arrière, comme…gêné ? Soudain le visage de la blonde devint rouge, elle s’offusquait, ses bras croisés sur son abdomen. Le décoloré nageait en plein suspens… Il s’apprêtait à l’ouvrir pour lui demander ce qu’il lui arrivait lorsqu’elle lui administra une gifle phénoménale. La même joue frappée par deux par la rouquine… Sa tête avait suivi le mouvement mais l’avait redressé aussitôt, choqué… Après ça elle le prit dans ses bras.

-Espèce de goujat ! Tu devrais avoir honte ! Me faire patienter pendant toutes ces années ! J’y ai cru moi à tes belles paroles ! Tu t’es sauvé…comme un…VOLEUR !!!

Bouche bée, Le jeune homme se tenait la joue. Sa mémoire lui faisant défaut il n’avait pas la moindre idée de ce qui se tramait. Il était resté stoïque lorsqu’elle l’avait enlacé. Tout le monde les observait, tel un spectacle en plein air. Alors la blonde caractériel s’est écartée pour leur faire face et demander d’une voix autoritaire et colérique…

-VOUS VOULEZ DES CACAHUÈTES ?!!

Les gens, scandalisés, retournaient vaquer à leurs occupations et le monde se remit à tourner. Mais pas dans le bon sens pour la chimère. Elle se tenait de profil pour observer le garçon et sa compagne. La blonde s’était approchée de Pandora avant de prendre une mine bouleversée.

-Tu parles d’un militaire ! Je comprends pourquoi on t’a déchu ! Capi…

Lyl avait plaqué sa main sur ses lévres pour la faire taire, observant tout autour de lui.

-Chuuu… Vous allez nous faire repérer.

La blonde avait vivement repoussée la main du jeune homme pour en remettre une couche !

-Tu me vouvoie ?!

Lyl jetait un regard empli de détresse à la rouquine… Cette dernière ne semblait pas vouloir aider…Son regard se posait de nouveau sur l'enseigne en bois...

-Eeeet si on allait boire un café ! Lançait-il en fixant son amie…

Le garçon tenait la jeune femme blonde par les épaules, la contraignant à avancer pour prendre place dans le bar. Elle fit une moue enfantine, elle était pleine de mimiques enfantines qui allaient parfaitement avec sa voix et son visage enfantin. Un certain charme si on aime les précieuses…

-D’accooord, acceptait-elle faussement hésitante…

Ils prirent tous les trois place à une table dans un coin tranquille. La blonde avait demandé à ses collègues de la remplacer quelques temps. Au comptoir deux hommes du même âge que nos deux chimères les scrutaient. Le monde était assez petit pour que la rouquine retrouve à son tour deux vieilles connaissances… Alors que la blonde exprimait son soit disant chagrin d’amour, Lyl se penchait vers Pandora qui lui faisait face et donc dos aux deux types…

-J’crois que t’as deux prétendants là bas…

Il avait sorti avec une pointe d’ironie alors qu’il fixait les deux garçons. La blonde n’ayant pas remarqué qu’elle n’était pas écoutée continuait son monologue. Cette fille allait lui servir pour mettre au clair, ou non, ce que Va’Hala représentait pour lui. Pourtant il n’avait pas pus s’empêcher de titiller la rouquine.
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Maya Evans
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeSam 3 Nov - 15:35

Deux jours. Deux putains de longues journées à rester assise dans une voiture sans avoir le droit de me dégourdir les jambes régulièrement. Je ne tenais plus en place, changeant de position sur mon siège toutes les trois minutes vers la fin du voyage, passant de l’avant à l’arrière du véhicule sans arrêt. Je poussais un immense soupir de soulagement lorsqu’enfin la voiture s’arrêta, et sautais hors du véhicule sans même demander quoi que ce soit à la chimère, trop pressée de délier mes jambes endolories. Une fois un peu plus détendue, je levais enfin les yeux du sol pour observer les lieux où mon acolyte nous avait conduits, et observais les bâtisses avec attention. Quelques secondes plus tard, il me rejoignit et nous partîmes en quête d’un endroit où pioncer. Si j’étais désormais complètement fauchée, ce n’était visiblement pas son cas et alors que je cherchais une auberge classique et bon marché, ce dernier se dirigea sans une once d’hésitation vers une demeure à l’aspect luxueux, à la devanture faite de granit blanc et visiblement régulièrement entretenue. Je marquais un léger temps d’arrêt devant le porche, sceptique, mais au fond, puisqu’il semblait parti dans son idée, je finis par le suivre en délaissant ma bonne éducation. J’en déduisais qu’il m’invitait.

Une fois dans la chambre, je poussais un soupir d’aise et me laissant tomber sur mon lit. La pièce était grande, il s’agissait en vérité de deux chambres communicantes, séparées par ce qui ressemblait à un volet de bois, plutôt fin, et partageant la même salle d’eau. Je vis le jeune homme faire mine de s’affaler et lui jetais un regard avant de lui suggérer de prendre la première place à la douche. Manifestement, il en avait bien besoin ! Profitant du temps d’absence du garçon, je m’étirais comme le félin que j’étais, bâillant à m’en décrocher la mâchoire, avant de jeter un œil dans les penderies. Serviette blanche, plutôt grande, divers vêtements visiblement compris dans le service, draps et couvertures supplémentaires, et j’en passe. En sécurité relative, je me débarrassais de toutes mes armes, déposées sur un guéridon, avant de chercher dans le sac le nécessaire pour la douche. Un coup d’œil vers la porte close de la salle de bain, avant d’aviser le paquet de clopes de la chimère, balancée négligemment dans la pièce. Je lui en taxais une le temps qu’il finisse sa douche, je doutais qu’il m’en tienne véritablement rigueur étant donné qu’il me payait une nuit dans un hôtel luxueux. A la fenêtre, mon regard fut attiré par des bassins fumants en contrebas, et j’esquissais un léger sourire en lâchant dans l’air un nuage de nicotine. Il ne se refusait rien le bougre, des sources thermales !

Presque parfaitement synchronisés, la porte de la salle d’eau se rouvrit, laissant apparaitre le jeune homme torse nu, serviette sur ses épaules encore humides, alors que j’avais à peine écrasée ma clope. Sans attendre, je pris sa place, la pièce était emplie de buée et encore chaude, le pied ! Je me défaisais de toutes mes couches de vêtements avant d’observer mon épaule dans le miroir. Le froid l’avait abîmée, elle était légèrement enflée et rougie, mais rien de bien méchant, c’était simplement la cicatrisation qui avait pâtie de ma légère hypothermie. Je pouvais encore la bouger après tout, c’était là le principal. Sans plus attendre, je me glissais sous l’onde brûlante avant de fermer les yeux en soupirant de plaisir. Après la douleur et le froid, rien ne pouvait être plus agréable que ça. A mes yeux du moins. Je restais un peu trop longtemps sous la douche, somnolant légèrement, l’eau chaude avait un effet purement soporifique. Je finis par me secouer un peu lorsque ma tête finit par toucher le marbre de la douche, et achevais rapidement de me rincer avant de sortir. Une fois à peu près sèche, j’enroulais ma crinière humide dans la serviette avant de me rhabiller, puis essorait le tout avant de la déposer dans une corbeille destinée à cet usage.

Je pénétrais de nouveau dans la pièce en amenant avec moi un nuage de condensation, la chimère semblait également somnoler, assise sur le fauteuil, la serviette toujours autour de ses épaules. Les cernes sous ses yeux clairs témoignaient aisément de son épuisement, et lorsqu’il m’annonça qu’il devait se reposer, je haussais un sourcil, me retenant in extremis de lui balancer un commentaire comme quoi cela me semblait évident. Mais je me tus, il semblait trop exténué pour partir dans une joute verbale, et à peine avait-il prononcé ces quelques mots que ces yeux se fermèrent et sa respiration s’apaisa, signe évident qu’il avait sombré dans le sommeil. J’esquissais un léger sourire attendri devant le tableau avant de m’approcher pour lui enlever la serviette. Il est vrai que si moi j’avais pu dormir durant le trajet, le jeune homme ne s’était accordé que de courtes pauses, refusant que je prenne le volant pour le soulager.

Durant tout le temps de sa sieste, je vaquais à mes occupations, profitant de ce petit moment de solitude pour faire quelques exercices physiques histoire de permettre à mon épaule convalescente de retrouver sa mobilité et son efficacité. Je pris un soin tout particulier à nettoyer puis affûter les deux lames que j’avais récupéré auprès de l’agence, vérifiant au passage l’état des fourreaux de cuirs. Ces derniers avaient été huilés, de ce fait, ils n’avaient pas trop subis les dégâts de la neige fondue. Sur ces vérifications, la chimère émergea tranquillement, le visage impassible. Je commençais à m’habituer aux expressions – ou absence de ces dernières dans ce cas précis – du jeune homme. D’un commun accord, nous descendirent afin d’explorer la ville, après tout, c’était là notre but initial en venant ici.

Mais la traversée de ce dernier ne raviva aucuns souvenirs dans la mémoire de la chimère, du moins, c’était là l’impression que j’avais à son air de plus en plus colérique à mesure que le temps passait. A ses côtés, mains dans les poches, je restais stoïque. S’il ne trouvait pas ici, il trouverait ailleurs, j’en étais intimement persuadée. Personnellement, ce que je trouvais curieux c’était l’état de la ville malgré le raid qu’Amestris avait mené dessus. On aurait dit que la petite ville avait toujours été prospère et accueillante malgré le froid glacial qui y régnait. La chimère finit par s’arrêter pour s’assoir sur un muret en râlant, je le rejoignis, tranquille, avant d’observer les lieux avec curiosité.

"Lyl, calme-toi …"

Je comprenais que la situation devait être frustrante pour lui, d’autant plus qu’il savait pertinemment d’où il venait désormais, il savait qu’il avait servi dans ce pays, il y avait donc forcément certains souvenirs. J’allais continuer lorsqu’une voix interpella le jeune homme, et je tournais la tête instinctivement vers l’origine de la voix cristalline. Une jeune femme blonde, à l’air surprise et hésitante, s’approchait à petit pas de la chimère. Je haussais un sourcil, sans pour autant bouger, j’observais avec attention la réaction de mon ami qui ne semblait rien y comprendre. Plus la jeune femme avançait vers lui, plus Lyl reculait, me jetant au passage un regard perplexe auquel je répondis par un haussement d’épaules signifiant que je n’avais pas plus de réponses que lui. Ce dont je ne me doutais pas au vue des premiers mots de la jolie blonde, ce fut la gifle phénoménale qu’elle lui administra quelques secondes plus tard, me faisant presque sursauter devant la brusquerie du geste. Et dans la foulée, elle le prit dans ses bras, laissant le jeune homme complètement paumé, je pouvais voir son visage de là où je me trouvais, derrière la blonde. Les paroles de la jeune femme étaient éloquentes, visiblement les deux s’étaient fréquentés et de très près, mais à en voir la réaction choqué de mon ami, ça non plus il n’en avait pas le moindre souvenir. Et pourtant, je n’en étais que peu surprise, après tout, je l’avais bien repêché dans un bordel sans le vouloir. Toutefois, la situation en elle-même d’un Lyl coincé dans les bras d’une jeune femme presque en pleurs de retrouver son amour perdu, et surtout, la tête impayable de ce dernier, je ne pus m’empêcher d’étouffer un rire de manière pas franchement discrète, qu’il ne manqua sûrement pas. Mais la vision valait vraiment le coup d’œil ! Et qui plus est, elle semblait avoir du caractère à la manière dont elle envoya bouler les commères qui observaient la scène, me faisant cette fois franchement rire. Je voyais mal le garçon avec une fille pareille au fond, même si j’ignorais pourquoi et que cela ne me concernait absolument pas du reste.

Je fis toutefois un effort pour me contenir lorsque cette dernière se tourna de manière à pouvoir nous observer tous les deux, faisant preuve d’un minimum de civisme, mais vraiment un minimum pour le coup. La demoiselle s’approcha doucement de moi et je repris mon sérieux au moment où elle commençait à un peu trop parler, mais la chimère me devança et plaqua sa main sur les lèvres de son ancienne promise. Sans plus attendre, il l’a trainait dans l’auberge derrière moi, et je les suivis, un sourire franchement amusé aux lèvres. Pas le temps de s’ennuyer avec ce lascar, c’est moi qui vous le dis ! Mains dans les poches, je les suivais, légèrement en retrait toutefois, je voyais bien le malaise du garçon et quelque part, ça m’amusait un peu, lui qui semblait pourtant si à l’aise avec la gente féminine par moment, là il avait visiblement du mal. Laissant les deux autres à leurs retrouvailles, je m’assis dos au bar, de manière à avoir la porte de sortie dans mon champ de vision, tout comme la baie vitrée, et en profitais pour observer l’extérieur, sait-on jamais. La chimère en face de moi, la blonde à ses côtés. Je reportais mon attention sur l’argenté lorsqu’il se baissa pour me parler, ignorant au passage totalement la jeune fille qui discutait visiblement dans le vide, avant de hausser un sourcil suspicieux. Un sourire légèrement railleur vint effleurer mes lèvres alors que je lui rétorquais sur le même ton.

"Occupe-toi de ta promise avant de t'occuper des miens !"

Je le fixais quelques secondes sans cesser de sourire avant de finir par tourner la tête derrière moi, par curiosité, et mon sourire s’effaça bien vite. Des prétendants, sûrement pas, mais des connaissances, j’en aurais mis ma main au feu. Et si je les avais reconnus, il était fort probable qu’ils soient dans le même cas. Deux militaires, recrutés en même temps que moi, mais lors de notre dernière rencontre, ils habitaient encore la cité blanche. Je lâchais un léger soupir de frustration, pourquoi de tous les soldats que j’avais croisé fallait-il que je tombe sur ces deux-là ? En réalité, je m’étais plutôt bien entendu avec eux, mais les avait perdus de vue en intégrant l’Organisation. Le plus âgée, d’une trentaine d’années environ au teint mat et à la chevelure d’un noir d’encre, m’observait avec attention, ses yeux perçants me détaillant des pieds à la tête. Lorsque je croisais enfin son regard, il ne détourna pas la tête et se contenta de hausser les sourcils. Après quelques secondes de réflexion, je repoussais ma chaise, délaissant les deux anciens tourtereaux à leur discussion houleuse pour me rendre près de mes anciens compagnons.

"Pandora ? Fichtre dieu, si je m’attendais à te voir dans ce trou à rat !"

J’esquissais un léger sourire un brin timide avant de m’assoir à leur côté sur un tabouret, commandant un bon chocolat chaud au passage. J’avais au moins assez sur moi pour me payer ce petit luxe, avant d’observer à nouveau les deux acolytes. Ils n’avaient pas tellement changés, juste vieillis. L’un d’eux arborait toutefois une vilaine cicatrice sous l’œil, déformant ses traits à l’origine plutôt enfantins. Je constatais avec amertume que la souffrance avait bien frappée partout. Pour toute réponse au brun, je levais les bras l’air de dire « Que veux-tu mon vieux ! » avant d’enfin prendre la parole.

"Si j’m’attendais à vous voir ici aussi … Je vous pensais tous les deux faisant partis de la garde nationale à la Cité ! Qu’est-ce que vous êtes venu foutre dans ce bled ? "

Le jeune balafré esquissa un sourire triste avant de boire une grande partie de sa bière en quelques gorgées, puis reprit tranquillement.

"On est plus dans l’armée. Foutus dehors. On est mercenaires maintenant, c’est tout. Et toi ? Tu as fichue le camp de l’école tellement rapidement qu’on a cru que t’avais été enlevé !"

Je haussais un sourcil vexé avant de rire.

"Sérieux, tu crois vraiment qu'il existe quelqu’un d'assez con pour s’en prendre à moi ? La « furie » ? "

Les deux compagnons se mirent à rire avant d’acquiescer de concert. Je sentais toujours le regard pénétrant du brun qui me détaillait, sans grande discrétion d’ailleurs, alors que son collègue se contentait de boire tranquillement sa chope d’un litre de bière brune avant de commenter.

"C’est vrai que tu faisais peur … On a même cru que t’étais pas humaine parfois tellement tu paraissais trop brute pour une feme-…fille. "

"Fait gaffe à c’que tu dis Erwan, j’suis toujours aussi timbrée … "


Le colosse leva les bras d’un air innocent avant de reprendre sa boisson alors que le brun reprenait la parole.

"C’est qui t’es deux potes ? T’étais pas du genre très sociable dans mes souvenirs."

"C’est toujours le cas j’te rassure. "

"Et …. ?"

"Et rien."


Je levais le regard vers celui, charbon, de mon interlocuteur avant de boire le contenu de ma tasse. Ce dernier soupira d’un air faussement blasé et esquissa un léger sourire.

"Toujours seule ?"

Je haussais un sourcil, saisissant presque immédiatement la nuance que contenait ce terme et repensait alors aux paroles de Lyl avant d’esquisser un sourire significatif que j’allais encore sortir une connerie, mais ça, peu de gens le savait Je me penchais en avant vers le brun avant de lui indiquer la blonde avec qui mon ami discutait, prenant au passage un air très sérieux.

"Tu vois la demoiselle là-bas ? Eh bien, considère que je suis avec elle."

Il me lança un regard presque choqué avant de reculer subitement, alors que je me retenais de rire en avalant de qu’il me restait de chocolat chaud.

"Ah euuuh …. Bien. … D’accord."

Semer le trouble, y’a pas, de temps en temps, ça m’éclatait. Je reportais le regard vers l’argenté qui semblait peiner dans sa discussion, la jolie blonde semblant de plus en plus perdue et outrée.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeSam 3 Nov - 17:01

-Je me suis mariée et on a divorcé deux mois après. Alors je me suis remariée...

Bla bla bla… Rien de palpitant dans son monologue. Cette femme était une vraie pipelette. Lyl l’observait de temps en temps lorsque son regard n’allait pas sur la rouquine. Cette dernière avait quitté la table quelques minutes plutôt pour aller rejoindre deux types au comptoir. Une moue perplexe, il avait détourné le regard, quelque peu, emmerdé. Avachis sur la table son poing gauche soutenait sa tête en écrasant sa joue du même côté. Il n’arrivait pas à en placer une, il avait fini par abandonner lorsque Pandora s’était enfuie. Un soupire lasse, un regard dans le décolleté de la blonde… Elle reprit de plus belle…

-On était juste de simple ami d’enfance, ses yeux avaient rivés sur elle, un intérêt soudain pour la bavarde. et toi tu as profité de l’excuse de ton départ en mission périlleuse pour me mettre dans ton lit ! Elle se mit à rire, une main devant la bouche et se collait à l'épaule du reptile qui restait de marbre, blasé, d’acoooord c’est d’ma faute !

Tu parles d’une coupable…elle n’avait pas l’air de culpabiliser. Le jeune homme se redressait doucement alors qu’elle s’appuyait sur lui. Une nouvelle moue vint amplifier son air déprimé avant de ne prendre appuie avec son autre main pour ne plus la voir. Il l’écoutait que d’une oreille, l’autre se baladait.
Il ne semblait pas encore avoir trouvé la force et le courage pour lui avouer qu’il était amnésique et que cet homme-là n’existait plus. Elle avait l’air d’aimer s’entendre parler. La joue écrasée contre son poing il émit un soupire lasse alors qu’elle jactait encore et encore. Parfois elle lui faisait de l’épaule pour soutenir ses paroles. Elle semblait être en pleine conversation avec elle-même.. Lyl portait son regard vers Pandora qui semblait discuter tranquillement. L’expression détendue de son visage laissait penser qu’elle était épanouie. Il émit encore un soupire. Ce qui mit un terme au monologue de la blonde fut la partie confidentielle de ce qui les avait appariement lié juste une nuit…

-Je me souviens que tu m’ai dis n’avoir d’yeux que pour moi !
-Naïve…
-Ce que j’pouvais être naïve…se disait-elle, songeuse.

Lyl lui avait jeté un regard par-dessus son épaule. Ce passage prouvait bien qu’elle causait seule. Elle n’avait même pas prêté attention ou même entendu le commentaire de l’amnésique. Il en était que plus blasé…

-Ca été l’une de mes plus belles nuit d’amour, elle gonflait le torse alors qu’elle ajoutait avec entrain, t’avais beau être froid comme un serpent tu m’as-…

Lyl venait de l’interrompre une seconde fois en plaquant sa main contre sa bouche. Une chance qu’il eut laissé son oreille traîner finalement… Comment pouvait-on n’avoir aucune gêne à déballer de telles intimités ? Lyl s’était redressé et lâchait, blasé…

-Ca va ca va…garde ca pour toi…

Il en avait des sueurs chaudes…Au fond la suite l’intriguait. Allez savoir ce qu’elle avait voulu dire… Il jetait de furtifs regards autour de lui, la table à côté avait tout saisi depuis leur arrivée et semblait s’en délecter. Ben ouais, c’étaient trois bonnes femmes… Il prit une profonde inspiration alors que l’irritation le gagnait. La blonde avait retiré sa main pour tenter une nouvelle approche même un an plus tard. Le jeune homme s’était levé précipitamment, renversant au passage la table que la demoiselle rattrapait de justesse en rigolant.

-Hun hun hun ! Fuyard!

Son air boudeur était convainquant mais pas suffisant pour changer les idées du garçon. Il reprit place sur le bord de la banquète, le visage sérieux.

-Ecoute euh..il ne connaissait même pas son prénom. Je..il lui montrait vaguement sa cicatrice faciale.
-Oui j’aime beaucoup…elle glissait sur la banquette pour le rejoindre, toujours autant ejouée et enfantin.
-Non ! Erf…il semblait désespéré, j’ai perdu la mémoire il y a deux mois de ça. Tu as dis que nous étions des amis d’enfance ! Est-ce que j’ai vécu ici ?
-…Lyl Wayne…qu’est-ce que tu n’inventerais pas pour me repousser…

Plus que décidé à obtenir ses réponses le reptile empoignait la blonde par les épaules.

-J’ai besoin de savoir ! Réponds !
-…Et bien…elle était troublée et commençait à croire en ses paroles. Tu revenais souvent ici pendant tes permissions..
-Non ce n’est pas ça que je veux savoir dis-moi-..
-A l’orphelinat ! On s’est connu là bas…tu ne t’en souviens vraiment plus ?
-Où est-il ?
-Oh...Il a été détruit par l’armée bleu…
-Où est-il ?!

Lyl avait insisté en haussant un peu plus le ton. Son visage tiré était à présent traversé par une once de colère. La blonde l’observait, morose. Elle prenait conscience de la probabilité qu’il eut tout oublié. Elle l’avait observé quelques secondes, silencieuse avant de lui répondre…

-Au moulin.

Notre ami s’était calmé se rendant compte de ses sauts d’humeurs. Il était tellement hâtif. Elle baissait les yeux alors que la chimère s’éloignait.
Le jeune homme fixait de son regard implacable les deux compagnons de la rouquine. Ils le suivirent également du regard alors qu’il s’approchait d’eux.

-Qu’est-ce que…

Et alors que l’un des deux bougres s’interrogeait Lyl saisissait le bras de Pandora qui reposait sa tasse sur le comptoir, fière de ce qu’elle venait d’happer. Mais sans avoir le temps d’en boire plus elle se retrouvée délogée de son perchoir et en train de marcher. Espérons que les deux autres lui fassent cadeau de la consommation. Aucun scrupule à l'arracher des mains des deux beaux gosses! Une fois sortis de l’auberge le garçon lâchait son épaule indemne sans quitter son allure et annonçait, froid…

-J’ai une piste…

Un bref instant de jalousie et de « possessive attitude » le traversait. Il n'avait pus s'empêchait d'en rester là d'autant plus que la blonde l'avait bien agacé. Le visage à demi sournois il lui lançait…

-Excuse-moi de couper court à vos chaleureuses retrouvailles… Tu touche à tout, toi…filles, garçons…

Ses excuses n’étaient pas sincères du tout, au contraire. Cette réplique était une réponse à un sarcasme précédent sur l’identité de la blonde de la part de Cahelyn. Toujours en tête de file, Lyl avait le menton levé, les yeux braqués sur un bout du moulin, le seul du village.
Le peu de marche qu’ils avaient à faire risquait d’être fort en échanges venimeux… Notre ami attendait déjà qu’elle rétorque…
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeSam 3 Nov - 21:15

J’écoutais les deux larrons déblatérer de tout et de rien en sirotant tranquillement ma tasse, je laissais toutefois mes oreilles trainaient pour saisir les conversations alentours, des fois que quelque chose d’intéressant puisse en ressortir. Mon oreille capta la voix aigüe et forte de la jeune blonde et je tournais imperceptiblement la tête pour m’assurer qu’il s’agissait bien d’elle avant d’émettre un léger soupir. La table n’était pas bien loin, aussi je captais l’essentiel de leur conversation si je m’y attardais un peu. Enfin, du monologue de la jeune femme, car cette dernière ne semblait pas pouvoir s’arrêter de parler, visiblement dénuée de problèmes respiratoires quant à un débit de mots trop important à la minute. Bref, une vraie pipelette quoi. Un fou rire commença à me gagner lorsque j’entendis la jeune femme se mettre à déblatérer sur les performances nocturnes de la chimère avant d’être brusquement interrompu, j’imaginais sans mal le malaise intense de l’intéressé, ça me faisait d’autant plus sourire. Je me surpris toutefois à ressentir également un sentiment diffus qui me frustrait de savoir que les deux jeunes gens avaient visiblement beaucoup partagés, mais j’essayais de ne pas en tenir compte, me concentrant à nouveau sur les conversations diverses.

"Pandora tu m’écoutes ?"

"Hm ?"


Je levais la tête vers le brun qui me fixait avec une moue blasé et esquissais un imperceptible sourire d’excuses avant de ne porter mon attention sur ce qu’il me disait. En fait, il ne faisait que parler du passé, de ce qu’ils devenaient depuis, avant de me questionner sur ma propre situation. Je fis toutefois l’impasse sur ses interrogations et enchainais sur autre chose sans perdre de temps. Je continuais de discuter de tout et n’importe quoi durant un certain temps avant de finir ma boisson. Mais avant que je ne parvienne à reposer la tasse, je sentis mon bras se faire happer et détournais la tête en me sentant embarquer, me rendant compte qu’il ne s’agissait ni plus ni moins de la chimère qui me trainait sans semonces vers la sortie. Le brun tenta de s’interposer mais je lui fis signe que ça n’était pas la peine, tout en leur faisant un bref salut de la tête. Au final, je n’avais pas payé, mais je n’arrivais pas à m’en sentir coupable pour autant. Ca rembourserait tous les canons que j’avais dû raquer pour eux par le passé. A peine sortis que je me dégageais de la prise du jeune homme pour poser mes mains sur les hanches en l’observant, l’air passablement irritée.

"J’peux savoir ce que tu fous ?"

Sa réponse fusa d’une voix froide et distante alors qu’il prenait les devants, et je restais comme deux ronds de flans l’espace de quelques instants en observant son dos alors qu’il s’éloignait. Qu’est-ce qu’il lui prenait tout à coup ? Etait-ce le fait d’avoir retrouvé l’une de ses – j’imaginais nombreuses avec une légère once de frustration – conquêtes qui le rendait aussi impassible ? Sans perdre patience, je le rattrapais en quelques enjambées, revenant à son niveau, les mains dans les poches, je passais outre sa réaction curieuse pour l’accompagner. Après tout, c’était tout de même une bonne nouvelle. Les choses auraient pu filer tranquillement jusqu’à destination si le jeune homme n’avait pas fait preuve une fois de plus d’une certaine provocation. Je haussais les sourcils en jetant un regard à son visage narquois avant de lâcher un léger soupir pour reprendre sur le même ton, peut-être un peu plus incisif.

"Dixit celui qui collectionnes les amantes ! C’est l’hôpital qui se fout de la charité, espèce de Don juan !"

Je voulus prendre de l’avance mais le fait que je ne connaisse pas la destination me traversa l’esprit au même moment et je me contentais de rester sagement dans les pas de la chimère, l’air un brin boudeuse. A la longue, j’allais vraiment finir par croire que c’est ce qu’il pensait, et sans vraiment parvenir à détecter pourquoi, ça me faisait chier qu’il puisse s’imaginer une telle chose. Alors qu’il n’y avait aucune raison, après tout, chacun avait ses goûts, le problème étant surtout que ça n’était pas les miens et plus encore, que je tenais à ce qu’il le sache, je m’en rendis compte avec une légère irritation. Et puis, le fait ne pas comprendre sa réaction me laissait un poids en travers de la gorge au fond, il paraissait irrité lui aussi ce qui avait tendance à me laisser légèrement plus tendue car cette fois je n'en connaissais pas la raison.
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Kyle E. Wayne
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeSam 3 Nov - 22:37

-Dixit celui qui collectionnes les amantes ! C’est l’hôpital qui se fout de la charité, espèce de Don juan !

Lyl fronçait les sourcils, passablement irrité par cette réponse. Bien trop modeste sur sa propre personne pour imaginer et laisser couler une telle idée. Son arrogance n’avait lieu que lorsqu’il était question de ses capacités de combattant. Mais plus que la modestie ; le fait d’être perçut comme un collectionneur. L’idée que elle, la seule fille qu’il s’était permis de courtiser le pense lui trouait le cul ! C’est pourquoi il s’était arrêté et avait fait volte face pour lui cracher avec un soupçon de colère énigmatique…

-J’ai pas le profil Romeo moi ! Ne m’confonds pas Kojaku ! Tu peux parler mais toi c’est les cœurs que t’as l’air de collectionner !

Il avait tourné les talons, le moulin était tout proche, plus proche qu’il ne l’aurait imaginé. Ils empruntèrent une ruelle alors qu’il ajoutait avec la même ampleur…

-Comme si que j’pouvais permettre ce genre de connerie…

Pourquoi se justifier ? Pourquoi s’énerver? Pourquoi mentir? Pourquoi ne pas lui dire que ca le faisait chier de la voir battre des cils pour deux connards sortis de nulpart? Pourquoi s'être accroché à elle sachant qu'il le regretterait? Tant de question qu'il refoulait et qui resterait encore longtemps sans réponse.
Tout ca ne faisait qu’attiser sa colère. Il y avait tellement de facteurs qui participaient à son attitude exécrable. Son flan, le voyage et ses conditions merdiques et surtout l’appréhension. L'appréhension des souvenirs perdus. Et si rien ne lui revenait ? Cette idée le mettait en rogne, suffisamment pour plomber son humeur. Alors qu’il terminait sa phrase son regard se perdit et il s’arrêtait net. Le moulin était à une trentaine de mètres en face de lui.
Un vieux moulin inactif et tout délabré, à ses pieds une grande bâtisse en ruine dont les murs porteurs et certains endroits du toit n’avaient pas succombé. Il revit en souvenir l’endroit, tel qu’il était auparavant. Le souvenir de plusieurs enfants en trains de courir en direction de la résidence. Bouche bée il fit un premier pas, puis un second avant de ne se mettre à courir.
Le cœur battant il accourait comme un enfant angoissé, délaissant la rouquine et leur brève querelle.

La clôture en bois était dans un état déplorable. Un tas de plaque marbrées ainsi que planches sculptées étaient entreposé ici et là. Lyl avait ralenti lorsqu’il s’était trouvé devant l’entrée de l’orphelinat. Sur la plus grosse et plus belle des plaques étaient inscrits quelques mots en mémoire des propriétaires et enfants disparus. Des tas de noms d’enfants de proches ou de connaissances, des fleurs fanées, des jouets prisonniers du froid. On aurait dit un tombeau, c’était empli de morosité. Pourquoi ne pas avoir détruit l’endroit ? Probablement par respect…
Lyl grimpait les marches en pierres blanches qui formaient autrefois un joli perron. Le pas lent, sa main indemne effleurait la porte en bois rongé par les années. Dans un grincement sinistre elle s’ouvrit et laissait entrevoir l’ancien hall. Le jeune homme entrait, certaines images, souvenirs et même prénoms lui revenaient. Ses pas le menèrent inconsciemment vers les cuisines. A cet endroit le toit s’était entièrement effondré. Une trappe broyée s’y trouvait, on voyait encore que la serrure avait été forcée. Le jeune homme traversa la pièce avant de revenir près de la trappe. Accroupit, sa main blessée dégageait la neige de la serrure sans même qu’il eut besoin de baisser les yeux. Son regard était braqué dans le couloir, au niveau de l’intersection du hall. Le visage glacé il revoyait une vielle femme écroulée à terre, le visage maculé de sang. Il se souvenait du prénom de Macdougal, de l’intrusion de l’armée d’Amestris. Sans se souvenir des circonstances il savait que sa transmutation datait de son enfance. Si la colère l’animait encore quelques minutes plutôt, à cet instant c’était une peine sans fond. Savoir que son enfance lui avait été volée dépassait ce qu’il avait pu imaginer des pires lignes de son passé. Le regard perdu il n’entendit ni ne sentit Pandora arriver. C’était bien la première fois depuis son réveil qu’il se sentait aussi vide. Les dents serrées, il baissait le menton à cet instant jamais il n’avait autant éprouvé une haine aussi profonde. Ses déductions le menaient à penser qu’Amestris était venu dans ce village perdu pour enlever ses orphelins et ainsi débuter leurs expériences malsaines. Il prit conscience de la présence de la rouquine lorsqu’elle s’arrêtait sur le pas de la porte. La neige commençait à tomber, doucement. Des flocons inégaux chancelaient et se posaient au hasard dans la pièce où ils se trouvaient. D’une voix monotone et bien plus éteinte que d’ordinaire il annonçait à voix haute sans vraiment y faire attention…

-Je me trouvais là quand ils m’ont enlevé…

Il soulevait la trappe dévoilant ainsi la fameuse cave qui n’avait rien pus contre l’armée. Il y jetait un regard froid, comme dénué d’expression alors que son cœur pleurait ce souvenir atroce. Il était envahi par un tas d’émotion, il se rappelait en partie de la peur et des sentiments péjoratifs ressentis lors de l’intrusion. Après quelques secondes il laissait tomber la planche et se relever avant de ne quitter la pièce, frôlant la rouquine qui n’avait pas bougé. Il traversait le couloir, fuyant l’endroit, animé par une détresse ambiguë… Il dissimulait sa peine dans la fermeté de son visage et tentait de reprendre son calme. Au final il n’était pas plus avancé que ca… Il savait juste qu’il était orphelin et chimère depuis sa plus tendre enfance.

Dehors il s’arrêtait après avoir descendu les marches du perron. Il levait sa main blessée au niveau de ses hanches, le sang avait légèrement transpercé le tissu. Il avait serré les poings si fort à défaut de ne hurler ou de ne frapper quelque chose. Jouer sur les apparences semblait être une capacité développée chez lui. Il entendait les pas de la rouquine derrière-lui. Il rangeait ses mains dans ses poches avant de ne lever le nez vers le ciel.

-On devrait rentrer avant que ca n’empire…

Excuse bidon mais qui pouvait parfaitement bien passer. Comme à son habitude, il fit comme si de rien n’était.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 11:55

Je me figeais à l’entente des paroles de la chimère, l’air interdit. C’est avec colère qu’il s’était exprimé, une colère visiblement mal dissimulée et surtout incompréhensible. Mais plus que la manière dont il avait craché ses paroles, c’était ce qu’il disait qui me laissa perdue et passablement irritée. Mais qu’est-ce qu’il était parti s’imaginer ? Comme si j’étais capable d’une telle chose, comme si on pouvait porter un quelconque intérêt à l’emmerdeuse que j’étais, Kojaku faisant exception, même si je n’avais pas compris son affection à mon égard. Mais je laissais ce fait de côté, je sentais toujours une légère culpabilité à l’avoir repoussé, après tout, il avait toujours était aux petits soins avec moi. Mais comme venait de le dire si justement l’argenté, je n’avais pas le temps pour ses conneries, ou je ne voulais pas prendre le temps plutôt. Toutefois, je ne pus m’empêcher de vouloir lui répondre, même si ce dernier avait déjà tourné les talons pour continuer à avancer, je lâchais en criant presque.

"C’est vrai, c’est mon passe-temps favori de briser les espoirs de tous les mecs que je croise ! Non mais tu t’écoutes franchement ? A t’entendre je ne suis qu’une socière sans cœur !"

Je m’arrêtais d’un coup, au fond, c’était probablement ça qu’il pensait. Après tout, je passais mon temps à repousser constamment le peu d’affection qu’on pouvait me témoigner, cela pouvait passer pour de la cruauté aux yeux de certains … en extrapolant beaucoup. Les poings serrés, j’observais la chimère avancer à grands pas avant de se mettre en ralentir soudain. Pour repartir de plus belle en courant en direction de la bâtisse visiblement abimée par l’âge et les assauts qui nous faisait face. J’étais à deux doigts de tourner les talons et de le laisser se démerder tout seul, énervée, frustrée et surtout blessée quelque part qu’il puisse penser ce qu’il venait de dire, et je fis demi-tour, mains dans les poches, les yeux fixés sur le sol. Je frappais rageusement du pied dans les pierres qui roulaient sous mes pas, laissant déferlant ma colère de cette façon puérile, marmonnant pour moi-même.

"Espèce d’idiot, comme si ça pouvait avoir une quelconque importance pour toi c’que je fais !"

Au bout de plusieurs mètres, je poussais un soupir et finis par m’arrêter. Pour finalement faire demi-tour en me demandant si j’étais définitivement devenue maso pour retourner voir le jeune homme malgré le fait de ne pas être encore calmée. Mais quelque part, ma conscience me criait de ne pas le laisser totalement seul, qui sait ce qu’il découvrirait là-bas. Je ralentis un peu devant la vieille bâtisse, observant les murs visiblement abimés par le feu. Mon regard se promena, froid, sur les divers endroits du bâtiment encore à peu près indemnes ou debout. Un bruit métallique attira mon attention et je m’approchais d’un porche, visiblement l’ancienne entrée du bâtiment principal. Le parquet craquait sous mes pas, alors que je m’approchais doucement de l’endroit où se trouvait la chimère, je sentais son passage récent. Ce dernier se trouvait agenouillé au sol, le regard fixé sur ce qui semblait être l’accès à une cave ou à un passage souterrain. Pas un tressaillement, pas un mouvement de la part du jeune homme ne montra qu’il s’était aperçu de ma présence, rien. Simplement un silence pesant qu’il finit par rompre d’une voix tenue. Le peu de colère qui m’habitait encore à cet instant s’évanouie instantanément lorsque je l’entendis, il avait l’air si … triste. Je gardais le silence, mal à l’aise soudain devant la détresse du jeune homme. Il avait finalement retrouvé une partie de ses souvenirs, probablement pas la plus agréable à l’évidence. Inutile de lui demander à qui il faisait allusion, cela ne pouvait être que l’armée amestrienne. Je connaissais peu de choses du passé de la chimère, mais suffisamment toutefois pour savoir qu’il avait servi de cobaye pour cette dernière et probablement pas de son plein grès.

Le jeune homme se redressa, laissant retomber la lourde planche de bois qu’il avait précédemment soulevé pour observer à l’intérieur, et sortit sans un mot supplémentaire alors que je gardais mon regard baissé sur la place qu’il venait de quitter. A l’évidence, les lieux avaient été ravagés, que ce soit par les flammes ou autres choses, il n’en restait désormais plus grand-chose. Mon regard s’attarda sur la pièce, où l’on pouvait encore apercevoir que des enfants avaient vécus ici et ce malgré les années. Je sentis un léger pincement au cœur, c’est comme si le temps s’était arrêté en ces lieux laissés intacts depuis le drame qui semblait être survenus entre ces murs. Je finis par tourner les talons à la suite de l’argenté pour le rejoindre, ce dernier était arrêté devant le perron, la tête levée vers les nuages qui déversaient quelques flocons avec délicatesse, il suggérait que nous rentrions avant la grosse averse. Je fixais son dos quelques secondes, arrêtée en retrait avant de soupirer. Cette manie qu’il avait de cacher ce qu’il pouvait ressentir était frustrante. N’importe qui à sa place aurait été bouleversé, si ce n’est pire, mais le jeune homme semblait à nouveau serein si l’on oubliait son attitude passablement froide. Les mains dans les poches pour les protéger du froid – une fois de plus, j’avais oublié de mettre mes gants – je le rejoignis en quelques foulées alors qu’il recommençait à avancer.

"Très bien … "

Le retour se fit dans un silence pesant. Je ne savais quoi dire et le jeune homme ne semblait pas avoir la moindre envie de parler, ce qui était fort compréhensible au fond, aussi, je me contentais de me taire, la tête légèrement ailleurs, ce qui ne m’empêchait pas de lui jeter quelques regards intrigués par moment. Au bout d’un gros quart d’heure, nous étions revenus devant la grande bâtisse blanchie. L’odeur s’échappant de la cheminée étant tout bonnement délicieuse, mélange de viande grillée et de légumes sautés, mais malgré ça, je ne parvenais pas à ressentir un quelconque élan pour le repas qui se préparait. A la place, je me dirigeais vers la chambre, ayant quelque peu devancée la chimère, et pénétrais dans cette dernière en laissant la porte ouverte à ma suite avant d’aller me poser sur un fauteuil situé près du lit que j’occuperais durant la nuit. Ce dernier bordait également la fenêtre, et alors que je posais mon front contre cette dernière, créant un nuage de condensation sur le verre, mon regard fut attiré par quelque chose en contrebas et je plissais légèrement les yeux pour mieux distinguer avant d’essuyer carrément la vitre de ma manche pour avoir un meilleur point de vue. Ce n’était autre que des bassins fumants, véritable source thermale en pleine ville. Si la perspective d’un repas ne me disait rien, celle d’une baignade me tentait déjà plus. D’autant plus que les lieux étaient en train de se vider à mesure que leur du diner approchait, le moment parfait pour rester tranquille.

Sans me préoccuper des faits et gestes du jeune homme, je me rendis dans la salle de bain où j’avais repéré un peignoir, probablement destiné à cette utilisation d’ailleurs. Retirant mes fringues, j’enfilais le vêtement, aussi blanc que le marbre qui habillait les murs, et détachais ma crinière dans la foulée, laissant les mèches ondulés par la tresse danser sur mes épaules, avant de ressortir de la pièce, une serviette sur l’épaule. Je balançais mes fringues sur le lit, armes comprises, avant de me diriger vers la porte. J’eus toutefois un instant d’hésitation, la main bloquée sur la poignée, je me tournais vers la chimère qui s’était posé dans un fauteuil.

"Tu devrais aller aux sources toi aussi … ça ne pourrait te faire que du bien de décompresser un peu."

Je le fixais quelques secondes avant de sortir de la pièce, refermant la porte derrière moi. Après tout, il était suffisamment grand pour décider lui-même. Mais pour ma part, je ne me voyais pas passer la soirée à ruminer inutilement dans la chambre, et ces bassins d’eau fumante me faisaient définitivement envie. Il me fallut cinq bonnes minutes pour en trouver l’entrée, mais à mon arrivée, les lieux étaient vides, ce qui me tira un sourire ravi. Sans plus attendre, je me défaisais du peignoir, balançant la serviette sur une saillie rocheuse avant de me glisser dans l’eau. Cette dernière avait beau être fumante, je ne ressentis qu’un contact juste chaud lorsque je me glissais dedans, mon température élevée changeant le ressenti. Le bassin taillée naturellement dans la pierre avait été retravaillé afin d’offrir une assise rocheuse contre les parois, et je me posais dessus, les yeux mi-clos, en profitant du calme et de la solitude. Mes pensées se calmaient pour une fois alors que je me laissais aller à une infime détente en soupirant d’aise.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 13:27

Perdu dans ses songes, Lyl revivait doucement les brides de souvenirs revenus. Il faisait le point. Une clope entre les doigts, accoudé sur ses cuisses il laissait fumer son bâton de nicotine. Complètement absorbé dans ses réflexions il ne relevait pas lorsque la rouquine lui adressait la parole. Il l’avait entendu mais n’avait pas saisi ses mots tant il était absorbé dans son monde. Ce n’est que lorsqu’il entendit le bruit de la porte d’entrer se fermer qu’il sortit de ses rêveries. Mécaniquement il avait tourné la tête dans la direction de la porte concernée. Pandora venait de partir, à présent il réalisait qu’elle lui avait parlé mais impossible de savoir ce qu’elle avait dit. Il délaissait sa clope consumée depuis quelques minutes déjà avant de ne se lever. Un long soupire vint accompagner son mouvement. Quelque part ca l’ennuyait de ne pas avoir entendu ce que la rouquine lui avait dit. A présent elle était partie et il ne savait même pas où. Alors qu’il se dirigeait sans but dans la pièce quelqu’un vint toquer à la porte.
Le pas lent le jeune homme se rendit vers celle-ci.
C’était un des employés qui venait lui annoncer que le repas était servi. Notre ami demandait à ce qu’on lui apporte son repas dans la chambre. Il n’avait pas envie d’aller se mêler aux autres en bas.
Ainsi notre chimère dînait seul, ses pensées étaient sans cesses tournés vers ses souvenirs. Isaac Macdougall… Ce nom lui revenait plusieurs fois et alors un autre souvenir lui vint en mémoire. Il se rappelait que l’homme n’avait rien de commode… Un sourire qu’on aurait pus qualifier de nostalgique s’était dessiné sur ses lèvres sans qu’il ne s’en aperçoive.

Une heure s’était écoulée et toujours pas de nouvelle de Cahelyn. Il prit alors la décision de sortir de l’hôtel avant de ne finir déprimé. Il avait fait commander des habits et avait demandé à ce que les siens actuels soient raccommodés et nettoyés. Quelques minutes plus tard une femme de chambre débarquait avec une tenue. Un pantalon noir en toile épaisse, une chemise blanche, une cravate et la veste assortie au pantalon. C’est d’un air irrité qu’il demandait confirmation…

-Un smocking ?
-Non mais je peux vous en commander un si vous voulez.
-..Non. Vous n’avez pas plus…moins…habillé ?

La femme semblait aussi agacée que le jeune homme. Elle s’empressait alors de lui demander comme si que le temps jouait contre elle…

-Vous le prenez, oui ou non ?
-Ouais…ouais.

Le décoloré se saisissait de la tenue et refermait la porte aussitôt sans un mot de plus.
Le grand débat fut de savoir s’il fourrait sa chemise dans son pantalon ou non… Mais après réflexion il optait pour le côté classe, soit rentrée. Après ça ce fut la cravate…impossible de faire un nœud digne de ce nom. Après cinq courtes minutes passaient à tenter de faire quelque chose il abandonnait et embarquait clope, clés et un peu d’argent avant de ne sortir.
A l’accueil il remettait les clefs à la réceptionniste au cas où Pandora reviendrait. Une des employées s’était alors proposé gentiment de lui faire son nœud de cravate après lui avoir conseillé d’enfiler sa veste qui traînait sur son épaule. D’après elle il commençait à faire froid dehors avec le soleil couchant. Le garçon s’était exécuté, une moue perplexe sur la tronche.

La neige tombait doucement, pas de différence avec les premières chutes précédentes au moulin. Lyl se dirigeait vers le bar dans lequel ils avaient atterri après avoir rencontré la blonde. Il espérait y trouver la rouquine. Tant pis si on lui tournait autour, après tout elle en valait la peine. Ce soir-là il était animé par la mélancolie. Les souvenirs ressurgissant et le fait d’avoir peut être laissait s’échapper Cahelyn l’attristait plus qu’il ne voulait l’admettre.

Le bar était animé, non blindé mais bien rempli. Une fois la porte passée il se fit aussitôt accoster par la blonde. Elle lui proposait une table alors que lui cherchait du regard son amie. Absente. Entrainé par la serveuse il se retrouvait devant une table sans avoir eu le temps de décliner ou d’en placer une.

-Je savais que tu reviendrais..

L’amnésique l’observait quelques secondes avant de ne soupirer. La déception. Il se résolut à s’asseoir, lui qui voulait juste jeter un œil… Assis plus ou moins de dos à l’assemblée il lui fallait observer bien par-dessus son épaule pour voir le comptoir…

-Tu vas où habiller comme ça ? Tu sais ca te vas drôlem…
-Une bouteille de gin s’il te plait.
-…Pff…

Elle tournait les talons, la commande en tête. Sa table était en retrait dans le fond, cachée par d’autre table. Il jetait un regard à la petite scène où chantaient une jeune femme accompagnée de danseuses. Ca mettait une certaine ambiance agréable. Le bar était la seule animation du village, du moins le seul bar aussi animé. Ca permettait au village de ne pas sombrer. Car les hôtels avec source thermale, il y en avait partout dans les montagnes. Accoudé à la table il observait d’un regard distrait le spectacle. Ca ne l’intéressait pas plus que ça. Il avait déjà refoulé deux hôtesses et une vieille morue en quête d’amant. Au lieu de ça il tournait entre ses doigts glacés la montre en argent d’Isaac Mcdougall.
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Maya Evans
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 14:18

Sans m’en rendre compte, je commençais à m’endormir, plongeant dans une torpeur agréable en délaissant tous les soucis qui me trottaient dans la tête jusqu’à maintenant. L’eau remontée jusqu’au menton, les yeux clos, je profitais du calme serein qu’offrait la source, écoutant le chant apaisant de la petit chute d’eau près de laquelle je me trouvais. J’émis un léger soupir lorsque mon nez toucha la surface de l’eau, me ramenant ainsi à la réalité alors que le soleil déclinait à l’horizon. Le soir arrivait, et avec lui son manteau d’ombre. Les lanternes présentes autour du bassin avaient été allumées, il était probablement temps pour moi de retourner auprès de Lyl. J’espérais que ce dernier ait suivi mon conseil pour une fois, mais j’en doutais très sérieusement, à vrai dire, j’étais même certaine qu’il ne m’avait pas entendue lorsque je lui avais suggéré d’aller se détendre. Enfin … Je sortis de l’eau, la fraîcheur des lieux me frappa immédiatement et je me séchais bien vite avant de m’emmitoufler vivement dans le peignoir chaud, j’avais posé ce dernier contre les pierres rendues chaudes par la source. Essorant mes cheveux détrempés, je les enroulais dans la serviette humide pour éviter de chopper une crève monumentale avant de retourner à l’intérieur de l’hôtel. Cette fois-ci, je retrouvais ma route du premier coup, mais parvenue devant la porte de la chambre, celle-ci s’avéra hermétiquement close et les cinq minutes que je passais frapper contre cette dernière n’y changèrent rien. Je poussais un soupir blasé avant de tourner les talons, pieds nus. Me tapant les deux étages à redescendre, uniquement vêtue d’une robe de chambre et d’une serviette, je me rendis à l’accueil pour aller quérir la porte de notre chambre. Au passage, j’appris que le jeune homme était effectivement sorti, il y avait un certain temps de cela. Je jetais un léger coup d’œil vers la porte principale du hall, observant la nuit uniquement traversée par la lueur vacillante des lampadaires, avant de tourner les talons. Après tout, cela ne me concernait pas, et ne m’avait jamais concerné au fond.

Regagnant la chambre, je pris soin de refermer la porte de cette dernière à clef avant de filer sous la douche pour me rincer. L’eau des bassins était agréable, mais également chargée de souffre, dont l’odeur avait quelque peu tendance à écoeurer au bout d’un certain temps. Je pris un temps certain sous l’eau cette fois brûlante, profitant sans remords du confort qui m’était offert, et frottais ma peau jusqu’à ce que l’odeur ait totalement disparue, ce qui prit une bonne dizaine de minutes tout de même. Sortant de la salle de bain, enroulée dans une serviette, je laissais mes cheveux goutter sur le sol en cherchant frénétiquement de quoi les sécher. Mon regard s’arrêta quelques secondes sur les restes d’un repas. Visiblement la chimère avait mis les voiles après manger. Je poussais un léger soupir, passablement déçue, avant de détourner les yeux pour retourner à ma recherche. Je mis enfin la main sur un sèche-cheveux au bout de deux minutes, et entrepris face au miroir de discipliner la crinière que je me trimballais. L’air blasée, je fixais mon reflet dans le miroir, j’avais une sainte horreur de ce genre de choses, mais j’en avais également marre d’avoir les cheveux constamment humides. Cela ne me prit guère longtemps en fin de compte, et une fois secs, je les laissais libre de tous mouvements pour aller fouiller dans le sac noir qu’avait embarqué Lyl avec lui. Je savais que des vêtements s’y trouvaient, et n’ayant pas envie de remettre ma tenue abîmée, je sortis du sac de quoi me vêtir de manière passe partout. Un pantalon semblable à un jean classique, un t-shirt sombre, croisement étrange entre le rouge et le noir, ainsi qu’un gilet noir, plutôt épais, et relativement long – il s’arrêtait derrière mes genoux – doté d’une capuche. Pour finir, une écharpe dans les tons sombres également et une paire de gants en laine. Parfait pour rester discrète, et malgré le fait que les fringues soient plutôt moulantes, je préférais ça à ma tenue d’assassin, et de loin.

Par réflexe, je fourrais tout de même une dague dans ma botte droite, sait-on jamais. Je n’avais pas la moindre intention de rester sagement ici à attendre la chimère, d’autant plus que j’ignorais où ce dernier avait bien pu se rendre et quand il comptait revenir, si tel était le cas toutefois. Le souvenir du bar où il avait conversé avec la blonde me revint en mémoire, et je me mis en tête de retourner y faire un tour, histoire de pouvoir boire un coup. Certes, j’aurais pu très bien le faire dans la chambre, mais boire seule … très peu pour moi. Quittant la pièce en serrant l’écharpe autour de ma gorge, je me rendis à l’accueil où je déposais à nouveau la clef – s’il rentrait avant moi, il pourrait dormir ainsi – et sortis du bâtiment, les mains dans les poches, en prenant la direction du bar. Ce dernier était aisément repérable. C’était en fait le seul lieu réellement animé de tout le patelin maintenant que la nuit était tombée. Visiblement, du monde se pressait dans la petite salle, si j’en croyais les ombres qui dansaient sur le trottoir. Je passais la tête à l’intérieur quelques secondes avant de rentrer complètement, me dirigeant droit vers le comptoir, l’endroit le moins blindé des lieux pour l’instant. C’est sans réelle surprise que je repérais la blonde de tantôt en train de servir ce qui me semblaient être deux mecs bien atteins déjà par leur degré d’alcool. J’avais cru comprendre qu’elle travaillait ici, et l’espace d’une seconde, je voulus tourner les talons pour me trouver un autre bar où je serais sûr de ne pas la croiser. J’éprouvais toujours cette espèce de frustration vis-à-vis du passé proche qu’elle avait avec le jeune homme, même si j’essayais de le réfuter. Toutefois, je n’eus pas le temps de bouger qu’une main se posa sur mon épaule.

J’y jetais un regard blasé avant tourner la tête vers le gêneur, histoire de m’assurer à qui j’allais briser le poignet s’il ne le retirait pas immédiatement, mais je reconnu le visage de Sam, le brun que j’avais croisé durant l’après-midi. Je lui jetais un regard froid, je n’étais pas d’humeur à échanger à nouveau sur le passé, loin de là, mais apparemment ce dernier semblait l’avoir bien compris. Faute de quoi, il m’invita à boire un coup en sa compagnie. J’étais venue à la base pour ça, je n’allais pas refuser, et je commandais aussitôt un grand verre d’absinthe tout en retirant les couches superflues de mes fringues qui commençaient à me tenir sérieusement chaud. Les gants et l’écharpe finirent dans les poches de ma veste, dont je me débarrassais également en la laissant pendre sur le dossier de la chaise de bar, restant simplement en t-shirt. Je remerciais mentalement la personne qui avait fait le sac d’avoir eu la présence d’esprit de mettre des hauts à manches longues, car ces dernières descendaient présentement assez bas le long de mes bras pour cacher la moitié de mes mains, et donc certaines parties compromettantes également.

"Je ne pensais pas que tu reviendrais, vu la manière dont tu t’es fait embarqué tout à l’heure ! C’était qui ce type ?"

"Un ami … Où est Erwan, tu l’as perdu en chemin ?"


"Hm, si tu le dit … Et non, il s’est déjà déniché une pouliche pour la soirée figure toi."

Je lâchais un profond soupir de lassitude avant de détourner la tête vers le bar lorsque la commande arriva. Il avait fallu que ça soit la blonde qui me serve, celle-ci me jeta un regard perçant, visiblement agacée, avant de se retirer, je la regardais partir non sans interrogations. Il était évident que cette jeune femme n’avait jamais oublié la chimère, de là à penser que je pouvais être une quelconque menace pour elle et ses retrouvailles, il n’y avait qu’un pas. Mais au lieu de me lancer dans ce genre de considérations, j’attrapais sans gêne une paille derrière le comptoir et me contentais de siroter ma boisson, faisant preuve d’une bonne descente malgré mon estomac vide. Le brun conversait toujours à côté, je l’écoutais d’une oreille distraite alors qu’il me parlait des déboires de son collègue à se trouver une relation stable, etc etc. Je me rendis compte d’un coup combien je pouvais être éloignée de ce genre de choses. Depuis des années, ma vie se résumait grossièrement à du sang et des larmes. Des choses telles que les sentiments ne pouvaient plus m’atteindre, du moins, c’est ce que je croyais. A mesure que mon verre descendait, c’est-à-dire plutôt rapidement, je sentais la présence du jeune homme à mes côtés se rapprocher, doucement mais sûrement. Lorsque j’eus fini mon premier verre, je sentis la main fraiche du garçon se poser entre mes omoplates et je lui lançais un regard malveillant.

"Retire ta main si tu veux la garder."

Il obtempéra, non sans me sortir un sourire mitigé toutefois. Visiblement, ma réplique foireuse au sujet de mon attirance pour les femmes ne l'avait pas refroidi, à moins qu'il n'ait finalement compris que je m'étais plus ou moins foutue de lui. Je ne m’en souciais guère, l’essentiel était qu’il l’ait retiré. Dix minutes plus tard, et un demi-verre d’absinthe supplémentaire, je me sentais déjà bien plus détendue, quoi que toujours sur la défensive vis-à-vis du brun qui retentait sa chance à mesure que je continuais à boire. Le bougre n’avait pas encore compris qu’il s’attaquait à un mur de glace. Cela ne m’empêchait pourtant pas de discuter avec lui de tout et de rien, j’avais juste besoin de décompresser au fond.
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Kyle E. Wayne
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 16:13

Son verre intact, Lyl n’avait même pas prit le soin de se civiliser en attaquant directe au goulot. Et alors qu’il engloutissait les premières gorgées - qui sont d’ailleurs toujours les plus dures- la blonde s’étonnait avec amusement…

-Et le verre ! Et le diluant…t’es pas croyable. Tu vas encore finir..
-Heey éloigne-toi de moi tu veux !

Elle souriait de manière aguicheuse et détournait les talons pour retourner vaquer à ses occupations d’employé. La joue écrasait contre son poing droit il détachait les boutons de sa veste qui le mettait à l’étroit. Et tandis que le temps filait, Lyl restait passif, songeur. Combler le vide par l’alcool, se brouiller les idées pour oublier. La dernière fois qu’il l’eut fait il tombait sur une belle rouquine…
Quelques gorgées plus tard, Lyl acceptait la présence de deux jeunes femmes assises en face de lui. Elles étaient de passage dans la région apparemment. Elles rapatrièrent leurs affaires à la table de notre reptile et entamèrent une longue conversation variée. D’abord des échanges sérieux puis quelques minutes plus tard les rires éclataient déjà…

La bouteille de Gin avait été vidée de moitié, trois shooter se trouvaient en ligne, vides. Les deux jeunes femmes avaient prit place sur la banquette. Une fille de chaque côté. Le larron avait trouvé compagnie sans pour autant vraiment parvenir à s’amuser. Il avait réussi à les faire boire et ne cessait de se moquer de leur ivresse précaire. Cependant, quelque chose le tracassait. Tourmenté par une sensation étrange. L’impression d’avoir perdu ou oublié quelque chose. Les deux femmes gloussaient à en perdre haleine alors qu’elles échangeaient entre elles malgré le garçon au milieu. Ca virait parfois au ridicule tant elles se marraient pour rien. L’alcool pur leur avait trop rapidement monté au crâne.
Lyl détournait alors le regard, enfoncé dans le fond de la banquette son regard se posait sur le comptoir. Puis sur un visage connu. Il baissait le bras alors qu’il s’apprêtait à boire au goulot. Une sensation étrange que de la voir ici. Soudain morose il la fixait. A cet instant les deux ivrognes le prenaient d’assaut. Celle de droite touchant une mèche de ses cheveux blancs lui demandait de sa voix suave…

-C’est leur vraie couleur ?

Celle de gauche enchainait en demandant…

-Ca a du être douloureux…

Lyl retenait son poignet, seuls ses doigts chauds vinrent effleurer une partie de la cicatrice du reptile. On lisait l’agacement sur son visage mais ca n’atteignait pas les deux jeunes femmes saoules. Son regard quittait la rouquine lorsqu’il vit le brun poser sa main sur le dos de son amie. Il portait alors un regard noir vers celle de gauche qui avait tenté de le toucher. Se rendant compte de sa réaction froide il la lâchait et alors la jeune femme vint se coller à son torse. Lyl abandonnait l’idée de se débattre. Après tout, la chaleur humaine n’était que agréable. L’autre lui faisait encore la conversation. L’ivresse du jeune homme ne faisait qu’augmenter. La blonde intervenait après l’avoir lorgner pendant plusieurs minutes. Ses deux mains sur ses cuisses elle s’était penchée sur lui pour lui chuchoter quelques mots à l’oreille. Le jeune homme était resté de marbre, les deux bras étendus sur le dessus de la banquette. La blonde attendit qu’il réagisse avant d’être rappelée au comptoir.

-Quelles bande de…de..de poufia-..
-Hey ! Va voir ce qu’il veut l’autre là bas avec sa bière. demandait le patron
-Qu’est-ce que t’en a faire ? T’es mariée, non ?
-Et alors ?! J’aime pas qu’on m’ignore…

La blonde tournait son regard sur la rouquine avant de jeter son torchon et partir.

-C’était pas le capitaine dont elle parlait ?
-Non, trop jeune, regarde-le bien.
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Maya Evans
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 17:02

La soirée passait, lentement, ponctuée de verres d’alcool qui défilaient sous mon nez en un ballet incessant. Je sentais cette douce drogue embrumer lentement mon esprit, un confort étonnant que je connaissais par cœur était en train de m’envelopper, et je commençais alors à ralentir le rythme, consciente qu’avec l’estomac vide, je ne tiendrais pas longtemps la route si d’aventure je venais à continuer sur ma lancée. Par chance, le bistrot faisait également brasserie à ses heures perdues, et bien que peu de clients semblaient enclins à avaler de la nourriture solide à cette heure-ci, je commandais toutefois de quoi me caler l’estomac, la faim étant revenue me titiller. Je tournais la tête vers le brun, lui proposant par simple politesse de partager mon repas, mais ce dernier refusa, arguant qu’il avait déjà mangé et ne tenait pas à mélanger nourriture et alcool. Je haussais les épaules pour toute réponse avant de ne finir le verre que je tenais dans la main d’une seule traite pour le reposer brusquement sur le comptoir. Du coin de l’œil, je vis Erwan rentrer dans la pièce au bras d’une brune sulfureuse au décolleté affreusement plongeant, et j’esquissais un sourire amusé. Toujours les mêmes dans le fond. Mon esprit se mit à voguer vers la chimère sans même que je m’en rende compte, je commençais légèrement à m’inquiéter au fond, me demandant où il avait bien pu foutre le camp depuis tout ce temps, car quelque part, j’avais la certitude qu’il n’avait pas encore regagné l’hôtel. L’idée qu’il ait pu lui arriver quelque chose commençait à prendre de l’ampleur dans mon esprit, bien entendu largement décuplée par les grammes que j’avais désormais dans le sang.

Je me mis en tête de quitter le bar sitôt après avoir fini mon repas pour aller quérir le jeune homme, quitte à retourner au moulin pour m’assurer qu’il n’y était pas retourné. Un simple sandwich, voilà en quoi consistait mon diner. Je l’engloutis tout en continuant de bavasser de tout et de rien avec mon voisin, l’esprit quelque peu ailleurs et engourdi par la boisson. A la fin, je réglais mes consommations, repas inclus, avant de me tourner vers le brun, l’air toujours aussi morose, je descendais du tabouret, une main sur mon manteau prête à m’en saisir.

"Bon, désolée de t’abandonner une fois de plus, mais j’ai quelqu’un à … aller …"

Au fur et à mesure que je parlais, je m’étais retourné, mon regard s’était posé sur la pièce l’espace de quelques secondes, avant de repérer une tête bien connue au fin fond de la salle. La chimère était assis, lascif, entouré de deux jeunes femmes légèrement vêtues qui se collaient à lui, cherchant visiblement ses faveurs, quelles soient financières ou plus intimes. Je restais figée à l’observer alors que ce dernier se laissait faire sans sourciller, semblant à l’aise dans sa situation, avant de sentir un pincement violent à la poitrine. Quelle abrutie je faisais de m’être inquiétée pour un larron pareil ! J’avais sous les yeux la preuve formelle que j’avais eu raison sur toute la ligne en le traitant de Don Juan, il semblait effectivement collectionner les courtisanes. La blonde se joignit à la petite troupe, se penchant au-dessus du jeune homme, le masquant à ma vue. Je baissais les yeux, bien plus touchée que je ne l’aurais avouée, avant de me détourner de la scène, le visage froid. Contre toute attente, je me rasseyais sur le siège, commandant une nouvelle boisson dans la foulée. Le brun m’observa avec curiosité, je lui jetais un regard distant avant de soupirer.

"Finalement, je crois que je vais rester un peu plus longtemps … Si ma présence de te gêne pas bien sûr."

"Voyons, tu sais bien que non ma belle, je suis toujours ravie de t’avoir à mes côtés !"

"Hm … n’en fait pas trop non plus Sam, tu perds en crédibilité à force …"


Même si au fond, c’était plutôt flatteur, je n’arrivais pas à croire qu’un seul des mots qu’il venait de prononcer ne puisse être vrai. Le barman arriva bien vite avec ma commande, en sus de celle du brun, et nous bûmes de concert, je descendais la moitié de mon verre de rhum d’une traite, grimaçant légèrement sous le goût de ce dernier. Oui, j’avais bel et bien décidé d’oublier ce que je venais de voir en me noyant dans l’alcool. J’avais zappé le fait que la dernière fois que j’avais fait ça, je m’étais retrouvé le lendemain matin dans un lit, avec ce qui était alors un inconnu, et sans le moindre souvenir. Peu m’importait ce soir de finir en épave, je partais du principe que ça ne regardait que moi. La boisson avait commencé à me réchauffer un peu plus, aussi je ramenais la crinière fauve sur une de mes épaules pour dégager ma nuque et ainsi la laisser à l’air frais. Finalement, j’aurais eu mieux fait de les attacher … Le visage de plus en plus morose à mesure que je buvais, je sentis la main fraîche du brun rabattre quelques mèches indisciplinées derrière mon oreille. Je lui jetais un coup d’œil perplexe, n’ayant même pas eu l’idée de le repousser, alors qu’il m’observait d’un visage quelque peu soucieux.

"Ca ne va pas ? Tu as l’air … contrariée."

Je pris sa main pour la reposer sur le comptoir avant de reposer la mienne sur ma cuisse, l’autre tenant toujours fermement mon verre, je le fixais quelques secondes avant de détourner la tête vers le miroir qui me faisait face. Dorénavant, je ne voyais plus que le reflet de la chimère, au loin derrière moi, mon esprit était focalisé sur lui dès lors que je tournais la tête vers le morceau de verre poli. Les donzelles s’étaient rapprochés davantage, l’une d’elle avait désormais sa main sur la cuisse du jeune homme, l’autre sur son torse et semblait lui chuchoter certaines choses à l’oreille. Je ne voulus pas en percevoir plus et reportais à nouveau mon attention vers le brun, pour lui finalement lui répondre après avoir avalé plusieurs gorgées de suite du liquide ambré.

"Non ça va … Un simple contretemps, rien de plus. "

Il esquissa un sourire, l’alcool se lisait également dans son regard, en plus d’autre chose que je ne définissais pas, et il posa sa main sur mon bras, la laissant glisser doucement. L’esprit ailleurs, je ne réagis pas, me contentant une fois de plus de boire mon verre en m’efforçant de ne pas regarder en direction de la chimère. Pourquoi je m’obstinais à rester ici alors que je n’en étais que plus mal ? Au fond, je le savais bien, mais ne voulais pas l’admettre. J’entendis la blonde râler plus d’une fois en revenant au comptoir, comme quoi elles ne Le laissaient pas tranquille, et je fus ravie de la frustration de la demoiselle, une certaine vengeance, alors qu’au fond, elle n’y était pour rien.

Plus le temps passait, plus je buvais et je me voyais devenir minable. Les yeux dans le vague, l’esprit brumeux, sans m’en rendre vraiment compte, je me retrouvais la tête posé sur l’épaule de mon voisin, ce dernier ayant passé un bras autour des miennes pour me maintenir. En réalité, c’était même lui qui avait fini par m’attirer contre lui doucement, j’étais tellement à l’ouest que je n’y avais opposé aucune résistance. Ce n’est que lorsque mon verre vide – une fois de plus – se posa sous mon nez, que je prenais conscience de la situation. Sans réelle conviction, je tentais de me redresser en repoussant le bras du jeune homme, mais ce dernier étant beaucoup moins attaqué que moi maintint sa prise sans grande difficulté. C’est en râlant plus ou moins que je me rasseyais un peu plus convenablement.

"Lâche-moi … Sam !"

"Tu vas tomber si je te lâche …"

"Mais non roooh … Je dois rentrer. Chez moi. Enfin, là-bas quoi."

"Je te ramène."

"Non ! Tu. Restes. Là !"

"Mais …."

"Chuteuh."

Je demandais un verre d’eau, un instant de lucidité soudain m’y avait forcé, et me l’enfilais d’une traite avant de régler tous mes verres, laissant un pourboire honorable étant donné que j’avais la flemme de compter. Je galérais l’espace de quelques secondes à remettre mes vêtements, j’enfilais simplement mon gilet sans le fermer ni remettre le reste avant de me diriger d’un pas chancelant vers la sortie, non sans jeter un regard furibond en direction de l’argenté. Cette fois, je croisais son regard, et m’assurais qu’il m’ait vu avant de sortir. Même si cela ne changeait strictement rien, il pourrait s’attendre à une bonne prise de tête le lendemain. Mais avant que je ne détourne la tête, une once de tristesse passa sur mes traits alors que je voyais la brune partir à l’assaut des lèvres du jeune homme, et je détournais la tête pour partir précipitamment. C’était l’alcool qui déclenchait ça, et uniquement l’alcool, en temps normal, je n’aurais jamais réagi ainsi ! C’est ce que je me surinais alors que je marchais dans la poudreuse qui recouvrait la route. Mais il fallait bien l’avouer, j’étais triste. Triste d’avoir eu raison.

Il ne me fallut pas plus de dix minutes malgré l’ivresse avancée pour rejoindre l’hôtel. Mes pas, bien que chancelants, étaient rapides, ce qui m’avait valu plus d’une fois de manquer de tomber à la renverse. J’étais en colère, frustrée, énervée, triste, et surtout, passablement déboussolée de ressentir tout cela à la fois. Je ne m’attardais pas à l’accueil, récupérant la clef en vitesse avant de me rendre dans la chambre. Dans un réflexe totalement puérile dicté autant par l’alcool que ma peine, je refermais la porte coulissante qui séparait nos chambres avant de laisser choir mes vêtements au sol pour me faufiler sous les draps froids. Le visage enfoui dans les oreillers, je m’efforçais de chercher le sommeil mais ce dernier ne semblait pas vouloir me rejoindre. L’idée d’avoir fermée la porte à clef se réveilla dans mon esprit, et je lâchais un sourire mesquin en imaginant le jeune homme redescendre demander la clef, si toutefois il rentrait, ce dont je doutais fort en fin de compte vu la compagnie qu’il avait réussi à se dénicher.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 21:05

Un sourire contraint, le jeune homme n’arrivait pas à profiter de la situation. Deux jeunes femmes pas loin de son âge au physique passable. Du moins à ses yeux. Au lieu de ça il y avait les faits du moulin qui lui revenaient. Si au début il pensait que c’était là la majeure cause de sa morosité il déchantait en croisant enfin le regard de la rouquine. De loin et avec la foule qui s’agitait il avait cru lire de l’aversion voire même de la provocation sur le visage de la rouquine. Toujours aussi peu loquace et actif il se contentait de la fixer. Puis la vue lui fut barrée par un visage. Celle de gauche revenait à la charge. Être entouré et dorloté lui plaisait, mais lorsqu’on lui demandait plus ou un retour c’était là que dérapait. Trop d’amour propre pour s’abandonner à la (ou aux) première venue. Contrairement à ce la rouquine avait sous-entendu, ses conquêtes ne se comptaient même pas sur les doigts d’une main. Pourtant, il avait apparemment entourloupé la blonde serveuse. Mais à écouté Reï, elle avait été son seule amour…

Une demi-heure plus tard la bouteille avait descendu de peu de centimètres. Blasé, Lyl était avachi sur la banquette, la joue écrasée sur la poitrine de la blonde. Les deux autres jactaient à côté. La tension entre elles étaient redescendue. Tel un enfant confiné contre sa mère il ne bougeait pas. Une position confortable. Sa consommation d’alcool était minimisée de ce fait, et tant mieux. Une main sur a joue fraiche, l’autre dans la chevelure de notre chimère, la jeune femme répondait à ses questions.
Elle lui avait prit bon nombre de choses sur la vie à l’orphelinat. Elle lui avait même révélé qu’un homme passait régulièrement durant une courte période. D’après la description de celui-ci le jeune homme avait pu faire le lien avec Isaac. Quelques éléments qui avaient fait ressurgir quelques détails insignifiants. Il avait également pus replacer la scène vue lors de sa confrontation avec l’Homonculus. L’homme qui le tenait à l’épaule était Mcdougal et ca s’était passé dehors, devant l’orphelinat. Si le garçon ne bougeait pas c’était à cause de plusieurs sentiments péjoratifs. Puis vint l’instant fatidique.

-Euhh…Mademoiselle, il y a le patron qui fait signe..
intervenait un inconnu à une table voisine.

La blonde tournait la tête et au même moment apercevait son mari. Embrumé et au bord du sommeil, le reptile ne captait rien. Le type était une armoire à glace… Exactement le genre de mec musclé et crétin qu’une belle blonde bien roulée pouvait espérer…C’était tellement cliché… La jeune femme prit une grande inspiration alors qu’elle repoussait son butin.

-Oh n’amour !

Ridicule… Le type avançait sans lui prêtait attention, les yeux rivés sur la chimère qui se redressait doucement… Sans crier gare il saisissait notre ami par le col de sa chemise déchirant au passage les trois premiers boutons qui sautèrent en chœur. Une fois hissé debout le garçon levait un regard inerte sur le type.

-Je vais t’apprendre à tripoter ma femme !

La blonde rouspétait, à croire que ce n’était pas la première fois qu’elle était au milieu de ce genre de situation. Le type trainait Lyl dehors alors celui-ci restait passif. Encore trop morose pour laisser sa fougue éternelle le sortir de là. Il lui fallait le temps d’émerger. Dehors le type le lâchait et s’empressait aussitôt de lui décrocher une belle droite en pleine poire. Ce fut là le déclic qui le sortit de sa torpeur maussade. Il avait reculé de quelques pas alors que la blonde enguirlandait son homme. Lyl portait lentement sa main à ses lèvre qui avait été touchée. Sectionnée sur un côté le sang filait doucement. Très vite sa chemise comportait des tâches d’hémoglobine. Dehors se trouvaient quelques commères dont les deux accompagnatrices de boisson du garçon. L’armoire revenait à la charge près à reproduire le même coup. Cette fois le décoloré esquivait d’un mouvement bref sur le côté avant de répondre par un coup de coude puis un coup de genou dans les bourses. Son regard braqué sur la blonde il poussait le type du bout des doigts qui allait se plier en deux au sol, à genoux. Deux coups avaient suffit pour mettre hors course le gros tas de muscle. Notre ami crachait alors qu’il approchait dangereusement de la blonde, celle-ci faisant de même. Ses deux mains sur son torse elle le repoussait.

-C’est ta faute !

Elle lui donnait plusieurs coups sur le torse sans réelle rigueur puis reculait, les mains sur les hanches. Elle chuchotait presque pour ne pas être entendue.

-Tu t’es jouée de moi.
-Nooon ! Enfin…tu n’a jamais voulu de moi…alors ce soir-là j’ai profité..
-… Tu…T’es mariée !
-Et alors ! A l’époque je ne l’étais pas !

Ca ressemblait plus à une chamaillerie qu’autre chose. La blonde n'avait apparement aucun scrupule à lui avouer ces choses.

-Espèce de catin !
-OOOH !! Démon ! Vampire ! Sans coe…chéri !!

Le type tentait de se relevait, les deux mains sur ses parties intimes. Agenouillée près de son homme la blonde balançait toujours aussi peu convaincante tant elle semblait dans son monde de poney…

-Monstre ! T’as vu ce que t’as fait !
-Tssss…
-ooh mon poussin tu as mal!

Quelle horreur...Lyl fit un geste las de sa main comme pour zapper cet épisode. Les deux jeune femmes revenaient près de lui, émoustillée par le sang et ce bref combat.

-C’est ca ! Va t’en ! Et ne me tourne plus autour !

Lyl se retournait mais fut aussitôt stoppé par les demoiselles. Par-dessus son épaule il vit l’expression faussement choquée sur son visage. Elle avait l’air de lui demandait silencieusement d’obtempérer pour sauver son…mariage. Quel toupet ! Quelle fille ! Frustré Lyl tentait de se retourner et pointait son doigt dans sa direction. A aucun moment il n’avait eu la présence d’esprit de repousser les deux donzelles qui l’emmenait ailleurs.

-Va te faire !

Il lui fit un fuck et s’arrêtait net en voyant qu’il s’éloignait du bar. Là il portait son attention sur les deux femmes. Il les reluquait chacun leur tour avant de demander de son air nonchalant…

-Qu’est-ce vous foutez ? Il retirait ses bras de leurs emprise. d'un mouvement sec, Allez voir ailleurs si j’y suis.

Sur ces mots il prit la tangente. A croire qu’il avait oublié qu’elles lui avaient tenu compagnie toute la soirée. En fait il n’en avait juste rien à foutre, juste blasé.
Les deux femmes étaient restées bêtes derrière et l’avaient à leur tour insulté en demandant leur du et à être remboursée… Lyl marchait en direction de l’hôtel, marmonnant avec colère…

-Un plan à trois…MON CUL ! Allez vous faire foutre !

Et tandis qu’il s’éloignait il continuait de déblatérait sa colère..

-Sorcière..elle m’a bien eu. Il essuyait le sang avec sa cravate. Et l’autre qui se paye du beau temps avec l’autre connard !

L’hôtel était encore ouvert, le réceptionniste, fidèle à son poste. Lorsqu’il vit entrer le garçon il se levait, inquiet et surtout incertain de que notre larron soit à bon port.
Lyl lui balançait les informations adéquates pour avoir la clef de sa chambre sans avoir à trop attendre. Le type n’avait même pas regardé son cahier qu’il refoulait le reptile. Lyl attrapait par le col malgré le comptoir qui les séparait et chopait le cahier de son autre main.

-Pas sur la liste ?...Pas sur la liste ? insistait-il d'un ton énervé. Je vais te la bouffer ta liste. Il mit le doigt sur le nom qu’il avait balancé. Là regarde. Tu crois que je raconte des craques ? C’est ca qui te dérange ? Cette fois il montrait sa lèvre encore fraichement saignante.
-Excusez-moi… je me suis mépris.

Le jeune homme empestait l’alcool malgré le fait qu’il ne fut pas totalement ivre. Les clés en main il débutait l’ascension des deux étages. Il manquait de se tromper de chambre et due regarder le numéro du porte clés pour faire quelques pas sur le côté et ouvrir la bonne porte.

Lumières éteinte, silence de mort. Pandora semblait absente. Il retirait sa cravate et se dirigeait aussitôt dans la salle de bain sans avoir allumé la moindre lumière jusqu’à présent. Il cherchait à tâtons les premiers boutons de sa chemise sans comprendre pourquoi il ne les trouvait pas. Il jetait la cravate sur la table se fichant de tâcher quoi que ce soit et sortait sa chemise de son futal. Quelle soirée de merde pensait-il. Sa lèvre le piquait doucement et ca l’irritait d’avantage. Moins que de voir la chambre vide… Et alors qu’il progressait doucement vers la salle de bain la lumière s’allumait…
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 21:50

Je tournais en rond, en nage, impossible de parvenir à trouver le sommeil. Pourtant, ce n’était pas faute de sentir le poids de la fatigue qui s’était posé sur mes épaules à mesure que l’alcool redescendait peu à peu, mais je crois que le fait de savoir la chimère dans les bras des deux donzelles m’énervait encore trop pour pouvoir fermer l’œil. Etalée sur le dos, je scrutais le plafond dans la pénombre, lâchant un soupir de lassitude lorsqu’un bruit de clefs attira mon attention, me faisant froncer les sourcils. Je doutais que ça soit le jeune homme qui soit déjà de retour, aussi je me relevais, passablement tendue, et passais le peignoir qui trainait encore au pied du lit. Repoussant le panneau qui séparait ma chambre du salon, mon regard tomba rapidement sur la table où trônait une cravate assombrie par endroit. Des tâches, ou peut-être même du sang. Pas besoin d’observer l’endroit longtemps pour repérer où se trouvait l’intrus, des bruits diffus provenaient de la salle de bain, ou de sa direction, et je voyais sans problème la silhouette de la chimère se profilait dans la pièce. Les sourcils froncés, je m’approchais du mur et enclenchais l’interrupteur de la lumière, illuminant la pièce, avant de croiser les bras, le visage fermé. C’est d’une voix moqueuse que je m’adressais à lui.

"Déjà fini ? Tu es plutôt rapide, félicitations, moi qui pensait ne pas te revoir avant demain ... "

Oui, je me foutais de lui sans préambule, mais il l’avait cherché au fond. Il s’était lui-même contredis en s’affichant avec ses trois conquêtes au bar. Allez savoir pourquoi, j’étais à la fois agacée et ravie de le voir. J’ignorais la raison pour laquelle il était de retour si tôt, mais une chose était sûre, il avait visiblement eu une fin de soirée agitée si j’en croyais les tâches rouges qui ornaient sa chemise blanche impeccablement repassée. Je m’approchais de lui, sourcils haussés et indiquais d’un geste vague sa blessure à la lèvre avant de lâcher d’une voix moqueuse.

"Aurais-tu rencontré un mari jaloux ?"

Même si j’ignorais à quel point je pouvais avoir raison, ma réplique sonnait provocatrice et c’était bien là le but. Je l’observais quelques secondes avec un peu plus d’attention, son visage était marqué par la colère à ce qu’il me semblait. Mais de là à comprendre pourquoi … Je finis par tourner les talons, prête à aller me recoucher sans un mot de plus. Après tout, il était assez grand pour séduire qui il voulait, et en aucun cas je n’aurais eu mon mot à dire. Je m’arrêtais quelques secondes près de la table pour observer la cravate, les dents serrées, je n’arrivais pas à définir si j’étais vraiment en colère contre la chimère ou non finalement. J’attendais une réponse de sa part, une réaction, quelque chose qui me prouverait que je me trompais, même si au fond, peu de choses pourraient probablement contredire ce que j’avais vu de mes yeux. Mais j’étais incapable de savoir pourquoi je prenais la chose tellement à cœur. Mais peu importait en cet instant, seul dominait un semblant de colère froide.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 22:30

-Déjà fini ? Tu es plutôt rapide, félicitations, moi qui pensait ne pas te revoir avant demain ...

L’interpellé s’était arrêté net, comme prit en flagrant délit. Quel délit ? Il avait été sage, très sage, trop sage. Ce type…il aurait pu lui refaire le portrait si sa conscience ne l’avait pas repêché à temps. Un combat vite fait bien fait, torché en deux coups bien placés. Agacé par ces paroles acerbes il tournait les talons dévoilant au passage son état déplorable. Ca lui apprendrait à se laissait berner par les femmes. Il lui jetait un regard mi blasé, mi morose avant de répondre du tac ou tac sans pouvoir retenir sa langue fourchue !

-Tu peux parler…

Même si son regard s’était ne s’était pas attardé il en avait profité pour l’examiner. Elle était rentrée plutôt que prévu. L’image de la jeune femme en train de se faire prier par l’autre brun lui revenait en tête. Elle se délectait d’un autre sarcasme. Est-ce que l’alcool lui montait encore à la tête ? Il levait un regard au plafond. C’est vrais qu’elle le pensait bourreau des cœurs et qu’il lui aurait presque donné raison sans le vouloir. M’enfin… Il se détournait face à la salle d’eau. Il posait sa main blessée sur l’encadrement de la porte de la salle de bain. Le menton baissé il répondait d’une voix sombre…

-Tu crois vraiment que j’irais batifoler après ce que j’ai vu…

Il donnait un coup sur l’encadrement avant d’entrer et repousser la porte, délaissant celle-ci entrouverte. Une fine trace de sang tâchait la peinture intacte. Les mains crispées sur le lavabo il levait son regard glacé pour observer son reflet. Sa cicatrice fut encore et toujours la première chose qu’il vit, puis sa lèvre. La respiration haletante il tentait de refouler sa colère, de refouler sa peine. Il n’avait toujours pas digéré les souvenirs, ni le coup de la blonde, ni l’image de la belle avec l’autre affreux. Trop de chose en si peu de temps. Pourtant il n’y avait pas mort d’homme, juste un état psychique épuisé et en manque de sommeil. Il aurait prit les choses avec plus de fairplay si les trois derniers jours n’avaient pas été aussi épuisant. Il regrettait de ne pas avoir noyé tout ca dans l’alcool. C’était si facile. Il retirait sa chemise avec vivacité colérique alors qu’il faisait couler l’eau pour nettoyer le sang. Puis après quelques secondes à observer son visage de déterré il se mit à rire narquoisement, c’était nerveux. Le rire ou tout casser…

-Quelles conneries…

Il faisait récipient avec sa main pour éponger le sang mais ca ne faisait qu'encourager les saignements. Il était tellement irrationnel à cet instant qu'il ne réfléchissait même pas à comment s'y prendre efficacement. Il sortait un autre juron à la place.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 23:01

Je me retournais vers le jeune homme au fur et à mesure qu’il parlait, le visage assombri par la colère que je couvais encore. Au lieu de s’expliquer de quelques manières que ce soit, ce que j’espérais mais n’escomptais pas vraiment au fond, il me renvoya à la figure que je n’étais pas mieux. D’abord surprise, je n’en fus que plus irritée en comprenant aisément à quoi il faisait allusion. Pourtant, moi je n’avais pas laissé deux jeunes femmes chercher à s’attirer mes faveurs durant la soirée, les laisser me toucher sans la moindre gêne, et j’en passe ! Le souvenir de cette scène me donna d’ailleurs un violent regain de colère et je serrais la table proche à l’aide de la main qui ne tenait pas le peignoir fermé. Sans réfléchir, je lui balançais ce que je pensais en pleine figure, sans même prendre véritablement le temps de l’écouter au fond, lâchant d’une voix venimeuse.

"Non mais tu crois quoi ? Que j’ai passé ma soirée à profiter ? J’me suis inquiétée figure toi, je t’ai attendu ! Mais quand j’ai vu pour qui je m’inquiétais … J’ai rapidement vu que ce n’était pas la peine en fin de compte, tu semblais très bien accompagné, j’ai été stupide de m’en faire …"

Le jeune homme avait fui dans la salle de bain, repoussant la porte pour me masquer à sa vue, dissimulant lui-même derrière le lourd panneau de bois. Cette attitude me laissait d’autant plus frustrée qu’il n’avait peut-être pas totalement tort, même si j’ignorais au fond ce qu’il avait bien pu voir de ses souvenirs un peu plus tôt. Je me contentais de poser les yeux sur la trace sanglante qu’il avait laissée sur l’embrasure de la porte en frappant cette dernière. Une idée me revint en mémoire. Un souvenir plutôt, un souvenir vague et au combien gênant au fond, mais même si avec le recul, je n’avais pas trouvé cette idée si désagréable que cela, l’idée d’être la énième femme à avoir terminé dans son lit me blessait désormais. Un simple objet, voilà ce à quoi je m’assimilais vis-à-vis de lui. L’alcool ne devait certes pas aider à avoir un point de vue objectif de la situation, mais maintenant que j’étais braquée sur cette idée, impossible de la chasser de mon esprit. Je fixais le sol, les dents serrées, je n’avais toujours pas bougé, me contentant d’écouter la chimère râler dans la pièce voisine et c’est d’une voix froide que je reprenais, la colère sous-jacente restait pourtant aisément perceptible.

"Finalement, qui joue avec le cœur des autres, hm ? Et juste pour savoir … j’étais quel numéro sur ton tableau de chasse ? A moins que ça te soit déjà sorti de l’esprit !"

D’un geste rageur, je repoussais ce qui se trouvait sur la table, à savoir une vase contenant quelques fleurs d’un jaune pâle, envoyant le tout s’écraser sur le sol dans un amas de verre brisé. Je me sentais mal, comme si je me rendais compte que j’avais été utilisé quelque part. Et par-dessus tout, je lui en voulais maintenant, une rancœur totalement irraisonnée simplement dicté par la peine, la colère, l'alcool et des informations erronées. Je n'étais plus capable de réfléchir posément ce soir, pas tant que les choses ne seraient pas éclaircies du moins, ce qui, compte tenu du ton que prenait la conversation, n'était pas prêt d'arriver.

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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeDim 4 Nov - 23:36

-Tss…

Il fronçait les sourcils, une moue hargneuse vint déformer ses traits déjà tirés. A aucun moment il avait pus songé à ce qu’elle avançait. Lui-même s’étant inquiété et pourtant il n’arrivait pas à lui montrer. La frustration était d’autant plus grande car elle l’avait devancé. Il baissait le menton, il pinçait ses lèvres, laissant celle inférieure saigner avant de ne cracher dans le lavabo et se rincer la bouche. Sa lèvre saignait déjà moins à cause de la pression exercée. Pandora reprenait, sa voix traduisait sa colère. Mais ce qui suivit ne put laisser d’avantage le garçon dans son trou, dissimulé. Il sortit de la salle de bain malgré sa tenue, elle avait l’habitude. La jeune femme avait renversé un vase sous l’effet de la colère. L’expression dure comme de la glace il s’approchait d’elle alors qu’il rétorquait…

-Ce n’est pas ce que tu crois !!...

Il s’était arrêté à moins de deux mètres d’elle, l’observant avec une sorte d’effroi. S’il marquait un court temps d’arrêt ce fut à cause du doute. Mais la haine et l’alcool ensemble ca laissait libre cours à la parole…

-J’avais une vie sentimentale figure-toi ! Mais ca aussi on me l’a arraché !

Il fit un pas de plus en laissant libre cours à sa colère et l’envie de se justifier. En le criant à haute voix il prenait conscience du besoin affectif qu'il cherchait, peut être un moyen de combler son âme vide. Il s'était beaucoup questionné sur sa capacité à aimer plus que de raison. Reï lui en avait tellement voulu sans pour autant lui avouer.

-Cette…une moue dédaigneuse qui fit couler un léger filet de sang sur son menton, fille ! Elle s’est jouée de moi ! Elle n’a fait que profiter ! Il accentuait ses paroles par un geste négatif et bref de la tête. Quant à toi tu es encore la première !

Il tournait les talons, la respiration haletante. C’était la seconde fois depuis son réveil que la colère le rendait ainsi. La première étant quelques jours après son réveil.

-Alors va te faire voir ! Je ne t’ai pas touché cette nuit-là ! Et qu’on m’y reprenne plus !

Il s’était arrêté après quelques pas. La colère est une preuve d’affection, seul moyen d’expression pour deux imbéciles pareils. Etait-ce une forte amitié ? Il déglutit et baissa d’un ton, monotone cette fois-ci avant de conclure sur quelque chose qu’il ne pensait pas …

-Tu aurais mieux fait de rester avec lui…

Une bouffée de chaleur l’envahissait, il se dirigeait vers le balcon en quête d’air pour se rafraichir les idées. Le pas lent il essuyait d’un revers de main le petit filet de sang qui avait légèrement goutté sur son torse.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeLun 5 Nov - 0:33

La réponse de la chimère fusa, cinglante, également portée par une colère qui semblait faire écho à la mienne. Le visage froid, je ne le quittais pas des yeux, l’écoutant avec un semblant de patience que je ne possédais pas en réalité. Cependant, la suite de ses paroles me laissa quelque peu perplexe, effectivement, j’avais omis de tenir compte de son passé. A un détail près toutefois, je savais que lui et Reï avaient été très proches, cette dernière avait vaguement évoquée le sujet lors de nos discussions, le laissant toutefois rapidement de côté. Mais justement, pour moi, il avait toujours semblait évident qu’il n’y avait eu qu’elle et elle seule, voilà pourquoi la personnalité que je croyais découvrir de la chimère me surprenait au plus haut point. Toutefois, tout ce qu’il disait était en train de contredire tout ce à quoi je croyais, tout ce que j’avais pu déduire de ses actes, de ses réactions, de ses gestes. Je le prenais pour un séducteur invétéré pour rester polie, et voilà qu’il m’annonçait que c’était loin d’être le cas et qui plus est, qu’il ne m’avait visiblement pas touché une seule fois durant notre nuit de beuverie commune. C’est les sourcils froncés que je l’observais faire les cent pas comme un lion en cage, visiblement excédé. Son humeur n’arrangeait rien à la mienne cela dit, même si j’étais désormais obligée de remettre toutes mes belles théories à son sujet en question et d’être forcée d’admettre que je m’étais peut-être fourvoyée sur certains points, même si ça me faisait royalement chier. Je tiquais cependant sur un terme, et ne pus m’empêcher de le questionner, perplexe.

"La première quoi ?"

Première engueulade, première nuit agréable, chose qu’il venait de démentir par la suite donc ça ne pouvait pas être ça, première amie, première … ça pouvait être n’importe quoi. Première emmerdeuse, ça me paraissait pourtant plus qu’évident ! Je croisais son regard et le soutins quelques secondes, le visage encore plus ou moins tiré par la colère avant de ne pousser un profond soupir en laissant mes épaules retomber doucement. Encore sur la défensive, j’avais du mal à croire que ce qu’il ait pu dire soit vrai, mais après tout, il avait fait preuve d’honnêteté à mon égard, pourquoi cela changerait-il d’un coup ? Qui plus est, pourquoi se compliquer la vie à se justifier auprès d’une personne si l’on n’accorde pas le moindre intérêt à cette dernière ? Ca n’avait absolument rien de logique. Voilà pourquoi le peu de réflexion encore intact, et non bouffé par l’alcool, qui me restait me fit pencher vers l’option de la sincérité de la chimère et de ma propre méprise. Je baissais le regard sur la table où trois morceaux de verre été disséminé et entrepris de les ramasser tout en réfléchissant à ce que j’allais bien pouvoir me forcer à lui dire pour lui présenter des excuses sur mes conclusions hâtives, lorsque sa voix perça de nouveau l’air, plus froide, mettant ainsi une large distance entre nous. Ma main se serra convulsivement sur le morceau de verre que je tenais, m’entaillant la paume, avant que je ne plaque cette dernière contre le bois de la table avec violence, en relevant les yeux vers le jeune homme qui se dirigeait vers la fenêtre. Avec ces quelques mots, il venait de tout foutre en l’air, réveillant ma colère qui toutefois n’était plus attisait par les mêmes raisons. Je lui criais presque dessus, ignorante de toutes règles de bonne conduite dans un hôtel tout en m'approchant de lui à grandes enjambées.

"Va te faire foutre Lyl ! C’est clair là ?! "

Ma main tremblait presque autant de colère que de frustration alors que j'approchais. Comment pouvait-il penser une seconde qu’il ait pu se passer quoi que ce soit, ou même que je pouvais avoir un tant soit peu d’intérêt pour le brun ? Cette idée me sidérait d’autant plus qu’elle renvoyait directement aux paroles acides qu’il m’avait adressé un peu plus tôt dans la journée. Lorsque je fus proche de la chimère, je levais la main pour lui asséner une gifle en réponse impulsive à sa connerie . Lequel de nous deux était le plus aveugle sur ce coup là ? Difficile à définir …
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeLun 5 Nov - 1:10

La première quoi ? Ca semblait si évident pour lui dont la vie commençait quelques mois plutôt. Mais à peine posait-elle la question qu’elle rebondissait aussitôt sur la dernière phrase du garçon. Pas le temps de répondre, il la vit approcher dans la baie vitrée alors qu’il l’ouvrait.

Tout se déroulait à vitesse grand « v » dans sa tête. La rouquine approchait dangereusement, c’est sûr qu’il allait encore s’en prendre une ! Il jetait un furtif coup d’œil en contrebas. La source thermale était ouverte au public toute la nuit en hors saison vu qu’il y avait très peu de monde. Par conséquent il s’assurait de la profondeur du bassin et de la distance alors qu’elle approchait. Lorsqu’il reportait son regard sur elle c’était trop tard pour esquiver… Ce n’était que la deuxième en moins de douze heures. L’évidence même lui arrivant en pleine face ca lui remit les idées en place. L’alcool et l’épuisement l’enfermant dans son cocon depuis le début de la conversation. Il clignait des yeux, bouche entrouverte. Elle l’avait giflé sur l’autre joue cette fois-ci… Après quelques secondes de silence il s’emparait d’elle avec toute la souplesse et rapidité encore capable à cet instant avant de ne la porter dans ses bras et la passait par-dessus bord, un instant d’hésitation. Sans un regard il l’a lâchait sans opprobre. La jeune femme fit une courte chute avant d’allait faire un magnifique …plouf. Une réaction…impulsive de la part du garçon. Aujourd’hui il s’en était assez prit dans la tronche… C’était comme dans le bar lorsque sa léthargie et son absence totale de motivation le laissait se faire caresser la crinière par les deux ivrognes. Trop perdu pour repousser, trop démotivé après avoir vu la rouquine roucouler avec son pigeon…

Penché sur la rembarre il l’observait. Cet élan l’avait quelque peu calmé. Ils étaient quittes. L’avoir soulevé ainsi en faisant appel à beaucoup de force à cause de la fatigue l’avait défoulé à sa manière. C’était probablement ainsi que d’aller se passer les nerfs sur quelqu’un ou quelque chose. La jeune femme s’était d’ailleurs abîmer la main de ce fait mal exprimé. Dans l’au fumante, Pandora se débattait avec son peignoir. Une fois rassuré de sa chute il pliait ses avants bras sur la rembarre, le dos courbé.

-Ca y est t’es calmée… ? Moi ca va mieux…

Foutage de gueule. Il esquissait un léger sourire alors que sa main venait soutenir sa joue droite. Un très joli spectacle s’offrait à lui alors qu’elle repoussait les mèches flamboyantes qui lui barraient la vue. Elle se trouvait déjà là où elle avait pied, l’eau jusqu’aux hanches. La robe de chambre lui tombant sur les épaules, Lyl profitait e la belle vue alors qu’elle répondait à son sarcasme. Il soupirait, le visage morose, amusé, peut être même un peu ensorcelé…

-La première que j’ai tenté d’mettre dans mon lit…imbécile.

C’est alors qu’une femme sortait d’une chambre plus loin.

-C’est fini ce bordel ?!

Un autre voisin en profitait pour la ramener aussi, un homme.

-C’est qui qui braye ?!

Le type voulait juste se rincer l’œil, penché au balcon il n’avait d’yeux que pour la rouquine trempée en bas. Lyl fit un fuck à la vieille sans quitter sa position.

-La ferme la vieille ! Retournes pieuter !
-Comment osez-vous! Voyou!
-Tires-toi!

Elle s’offusquait, Lyl se redressait pour s’en prendre alors au type.

-Et toi face de cul, qu’est-ce que tu mates ?!

Le début d’une polémique…La femme avait refermé sa fenêtre, outrée par l’impolitesse du reptile. Le gros pervers avait reculé.

-c’est ça casse-toi avant que j'vienne te crever les yeux !

Le type rentrait aussi sec… Un bras encore plié sur la rembarre, Lyl baissait son regard sur la source… Possessif? Nooon...
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeLun 5 Nov - 1:38

Sans comprendre la suite des évènements, je sentis simplement ma paume percuter la joue fraiche du jeune homme avant de ne rejoindre le vide de l’autre côté de la rambarde, clignant légèrement des yeux, l’air soudain perdue. Mais avant que je n’ai pu dire quoi que ce soit, je me retrouvais à faire le saut de l’ange avant d’atterrir dans de la flotte, manquant de boire la tasse tant je n’attendais pas à une telle chose. C’est que j’avais vraiment cru qu’il m’avait balancé dans le vide c’t’imbécile ! A la fois rassurée et furieuse, je remontais ma tête hors de l’eau, cherchant à me redresser en bataillant quelques secondes avec le peignoir alourdi que commençait à peser sur mes épaules. Après avoir dégagé ma crinière trempée pour y voir un peu plus, je relevais le visage vers le balcon d’où j’avais « sauté » pour voir le jeune homme, un sourire provocateur aux lèvres qui m’observait, visiblement fier de sa connerie. Encore rageuse, je levais mon poing sanglant dans sa direction avant de ne crier sans grande discrétion à son intention.

"Vas’y, descend un peu qu’on rigole ! Tu vas voir si je suis calmée !"

En fait, je l’étais un peu au fond, le plongeon et surtout la peur de la chute m’avait remis les idées en place de manière relativement rapide et efficace. Toutefois, mon esprit belliqueux ne pouvait pas laisser passer la provocation, d’autant que plus que je me sentais ridicule après avoir vu la facilité avec laquelle il m’avait soulevé pour me balancer de l’autre côté, à croire que j’étais un véritable poids plume. Je finis par soupirer et baissais les yeux sur ma tenue déplorable. Un peignoir trempé que je ne parvenais même plus à faire tenir sur mes épaules tant il était alourdi par le poids de l’eau, et en sous-vêtements, je commençais déjà à grelotter malgré la chaleur de bassin. Je reportais mon regard sur la chimère qui n’avait pas quitté son poste, appréciant visiblement la vue, et je m’apprêtais d’ailleurs à lui faire un commentaire à ce sujet lorsqu’il me coupa la parole avec une phrase à laquelle je ne m’attendais absolument pas. C’est les yeux ronds, les lèvres entrouverte et le visage figé que je l’observais quelques secondes, le temps de digérer l’information. Lorsque je me rendis compte d’à quel point je devais être ridicule, je refermais la bouche, décider à me reprendre, lorsqu’une voix retentit non loin, au combien désagréable. Notre « discussion » ne plaisait visiblement pas à tout le monde, ce qui était compréhensible au fond. Mais l’esprit encore échaudé par l’alcool et notre précédente rixe, j’en profitais pour rembarrer la vieille femme de manière parfaitement synchronisée avec la chimère.

"La ferme !"

Lyl n’en avait visiblement pas fini, moi je refermais tant bien que mal le peignoir tout en sortant du bassin, après quoi je tentais vainement d’essorer ce dernier pour ne pas foutre de l’eau partout. D’une oreille, j’écoutais les paroles du jeune homme et ne pus m’empêcher de rire devant le côté possessif de ce dernier. Ce n’est que lorsque les gêneurs eurent réintégrés leur chambre que je relevais les yeux vers la nôtre, les bras croisés sur ma poitrine à nouveau découverte puisque le peignoir refusait obstinément de tenir, et je balançais un regard railleur à la chimère.

"Ca y est, t’as fini ? Pour ton information très cher, C’EST ROMEO SOUS LE BALCON EN GENERAL ! Attends que j’remonte mon vieux …"

Sans un mot de plus, j’entrepris de traverser l’hôtel pour regagner ma chambre, non sans laisser une épaisse trace d’humidité sur toute la moquette qui me séparait de cette dernière. Et puis merde, je tremblais de froid, je n’allais pas non plus m’attarder et faire attention à ne rien tâcher. L’eau sécherait, il leur suffirait d’attendre. Parvenue à la porte, j’entrais avant de repousser cette dernière de ma main indemne, je me rendis compte seulement à cet instant qu’il n’y avait pas que l’eau qui permettait de me suivre à la trace mais un trace rougeâtre plutôt visible. Retirant prestement mon peignoir trempé, j’avisais la chimère qui s’était retourné vers moi avant de lui balancer dessus en puisant dans les dernières forces qui me restaient, c’est que ça pesait un âne mort ce truc ! Après quoi, je filais dans la salle de bain pour m’emparer d’une serviette et m’enroulais dedans en frissonnant avant de retourner dans la salle. J’évitais précautionneusement les éclats de verre au sol levant les yeux vers le jeune homme qui s’approchait, avant de lâcher dans un souffle.

"J’en reviens pas que tu m’ais balancé par-dessus …. Toi j’te retiens !"

Je tremblais toujours et frottais énergiquement mes bras à l’aide de mes mains, colorant la serviette de rouge même si je m’en foutais royalement. Tournant le dos à la chimère, je regagnais ma chambre sans un mot de plus, refermant aux trois quarts le panneau de bois qui séparait cette dernière du reste avant de me laisser tomber assise sur le lit. Au final, ce bain de minuit forcé avait eu l’effet escompté, j’étais relativement calme à présent, et j’observais ma plaie avec une certaine attention avant de soupirer en la cachant dans les replis de la serviette. Une cicatrice de plus ... Je n'avais pas la moindre envie de m'en occuper, je songeais plutôt à me laisser tomber en arrière et à dormir. Au lieu de quoi, je restais à scruter la vitre un certain temps avant de ne balancer la serviette déjà humide pour m'emparer de la mienne que j'avais mise à sécher au pied de mon lit et m'enrouler dedans en soupirant d'aise.
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Kyle E. Wayne
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeLun 5 Nov - 2:53

Le jeune homme reprenait place confortable sur la rembarre alors qu’elle pestait encore. Un sourire vint égayer son visage maussade et il répondait avec une nonchalance épuisée…

-Ca te va d’autant bien, Romeo…

Après quelques menaces elle disparaissait de sa vision. Le temps qu’elle n’arrive à bon port ce fut un instant de solitude bénéfique pour le garçon. Son regard morose se posait sur le ciel, il regardait s’envolait les derniers effets de l’alcool, aussi faibles fussent-ils. Avec eux s’envolaient une partie de sa colère remettant en place ses idées. Allons bon, il savait que sans la connaître que sa vie aurait été brisée depuis son jeune âge. Il était juste en colère d’avoir eu raison. S’était ajouté à des sentiments anciens la peur de perdre un être cher fraichement retrouvé. Il soupirait imperceptiblement alors qu’il repensait à leur dispute. Si la jeune femme l’appréciait s’était probablement parce qu’il était son dernier recours, son seul attache. Ne lui avait-il pas demandé de vivre ? Raison de plus pour ne pas accepter de la voir lui filer entre les doigts et surtout pour aller roucoulé avec un autre. Une prise de conscience subite et subtile. Le fait d’avoir remballé les deux commères lui avait fait un bien fou même si il en aurait bien collé une au pervers. Il avait encore en travers le coup de la blonde fourbe. D’après lui il n’avait pas suffisamment amoché l’armoire à glace pour passer correctement ses nerfs.
Les pensées convergentes, il se disait qu’il retournerait le lendemain à l’orphelinat et qu’il s’y attarderait bien plus en inspectant tous les lieux. Le calme après la tempête…
Pourtant, son âme restait encore en peine.

La porte s’ouvrit et Lyl découvrait au passage qu’il n’avait pas fermé et même laissé les clés sur la porte d’après le bruit cinglant de celles-ci. Il mit plusieurs silences avant de ne prendre une profonde inspiration et faire face à la furie. Il eut tout juste d’apercevoir ses jambes qu’elle lui jetait le peignoir en pleine face. Lorsqu’il baissait la chose trempée il entraperçut la belle entré dans la salle de bain. Il avait vu sans définir qu’elle arborait un tatouage dans le bas du dos en vue de la tâche sombre aperçue. Intrigué il finit par détourner le regard. Il esquissait un demi-sourire énigmatique en regardant le peignoir puis celui-ci s’effaçait lorsqu’il vit de l’hémoglobine le teinter à divers endroits. La belle ressortie aussitôt de la salle de bain alors que lui remettait les pieds dans la chambre. Elle traversait la pièce avec une serviette, celle du reptile en l’occurrence. De tête il savait qu’il n’y en avait qu’une…à moins d’avoir fouillé. Il larguait le peignoir dans la salle de bain avant de revenir dans le salon. Sa plaie au coin de sa lèvre avait formée un caillot de sang maladroit qu’il n’avait pas pensé à éponger. Indécis, son regard se posait sur les débris puis sur le sac noir délaissé et entrouvert sur la table basse. Un soupire et il s’en approchait. Le ménage serrait fait pas une hôtesse, pourquoi leur piquer leur boulot ? Et puis il n’était pas bonne ménagère. S’il y avait congé s’était pour esquiver la rouquine. Mais en apercevant le sac il se résolvait à lui rendre la pareille… S’il ne réciproquait pas, elle douterait encore de lui, elle qui était si perdue finalement et apparemment si fragile. Ca faisait à peine une semaine qu’ils se côtoyaient et ils n’arrivaient pas se mettre d’accord ou se comprendre simplement. Pandora sur la défensive, Lyl effrayé par l’affection qu’il lui portait. En somme ca donnait quelque chose d’explosif.
Alors qu’il se saisissait d’une petite bande comme celle de sa main à lui et d’une compresse sèche il se disait qu’il allait devoir calmer ses ardeurs à son égard. En l’occurrence, sa liberté. Mais si ce soir il se le suggérait, le lendemain ce serrait oublié et il recommencerait à la taquiner sans grand tact pour finalement refouler une probable attirance.

Il se dirigeait alors vers la chambre de la jeune femme, le pas let, toujours hésitant. Il tenait le nécessaire dans une main, l’autre allant gratter inconsciemment ses griffures dans son cou. Souvenir de la rouquine qui avait laissé ses marques…
L’épaule gauche appuyée contre l'embrasure de la porte il l’observait. Elle semblait songeuse, ou peut être accablée. La fatigue ? Probablement. En aucun cas il ne se sentait gêné de se présenter torse-nu, lui avait chaud. Et puis il y avait encore cette bande qui entourait son abdomen. Car cette douleur-là, elle était toujours présente, devenant parfois lancinante les efforts fournis et le tirage de la peau. Avec sa lèvre inférieure esquintée il avait vraiment l’air d’un éclopé.

-On est quittes.

Il lui montrait sa joue alors qu’elle avait levé un regard noir sur lui. Du moins c’était la sensation. Mais ca ne suffisait pas pour le refouler. Pourquoi fallait-il qu’ils arrivent à s’approcher une fois avoir grondé ? Ce n’était qu’une fois leur fierté touchée ou ébranlée qu’il y avait contact non belliqueux. En tout cas, Lyl avait retrouvé sa sérénité grâce à ses précédentes courtes réflexions. Sans lui demander et alors qu’elle semblait ne pas désirer sa présence en l’esquivant du regard, le reptile prenait ses aises. Assis sur le rebord du lit qu’elle avait donc choisie pour chambre, Lyl observait son profil. Il l’a dévisageait quelques secondes avant de ne baisser les yeux et prendre sa main blessée. Le garçon ayant une jambe repliée sous ses fesses se trouvait dans le même axe que le lit, elle, elle de profil, face à la fenêtre. Il y avait très peu d’espace entre le mur et le lit. Face à elle, elle avait donc eu plus de mal à esquiver sa vue. C’était tout de même plus pratique pour tenir sa main sans avoir trop à la contraindre. Tant pis si elle repoussait l’aide il ouvrait la paume de sa main après avoir doucement fait opposition à la rouquine. Un changement de rôle. Il tamponnait, distrait, la compresse pliée dans sa main jusqu’à libérer la plaie. Une fois fais il levait son regard sur elle, surprenant au passage le sien malgré son air renfrogné. Un sourire à peine visible venait étirer le côté non touché de sa bouche. Les yeux de nouveau braqué sur la plaie alors qu’il faisait pression d’une main tout en déroulant un brin la bande pour s’en servir.

-Y’a rien de lubrique…va pas encore t’imaginer des conneries…

Pourtant, s’il avait tiré d’avantage sur sa main elle serrait venue à lui sans le vouloir et si cette idée lui avait traversé l’esprit, elle l’avait alors fait déglutir. Les trois morues s’étaient comportées comme de vraies allumeuses mais il n’avait pas succombé mais cette simple proximité lui donnait des idées malgré ses paroles inverses. Mas ses divagations étaient rapidement éjectée pour laissait place mécaniquement à la dureté de la réalité. Sa condition merdique, la vision du bar, ses souvenirs. Comme si qu’inconsciemment il s’empêchait d’être …heureux ? A moins que ce fut son côté rationnel… Il entamait la momification de sa main. Malgré une main trouée il s’en sortait bien, il avait juste pressé une ou deux fois sa main sans faire exprès, rendu maladroit par sa main blessée et son esprit distrait.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeLun 5 Nov - 7:31

Je bâillais, ma main indemne venant frotter mes yeux plusieurs fois alors que je sentais la fatigue me toucher. Assommée par cette dernière, je mis un certain temps à me rendre compte de la présence de la chimère sur le pas de la chambre. Ce n’est qu’en entendant un mouvement diffus non loin que je tournais enfin la tête pour l’apercevoir. D’abord surprise, mon visage devint froid et un brin blasé en apercevant ce qu’il tenait entre ces mains. J’espérais fortement que c’était à lui qu’il destinait ces choses et non à moi, mais je me mis à en douter en croisant son regard presque hésitant. Je fronçais les sourcils avant de l’entendre parler. C’est vrai, la gifle, il ne l’avait peut-être pas mérité au fond. Ou bien peut-être que si. Je n’arrivais pas à savoir ce que j’aurais dû faire ou ne pas faire, je me sentais alors tellement blessée que je n’avais pas réfléchie et avais préféré foncer comme une brute. Je lâchais un léger soupir avant de tourner à nouveau la tête vers la vitre, resserrant les pans de la serviette autour de mon torse.

"Hm … j’imagine que oui."

Je pensais qu’il allait tourner les talons, au fond je préférais restée murée dans ma solitude pour le reste de la soirée, du moins c’est ce que je croyais dur comme fer, mais il n’en fit rien, et emprunta même le chemin inverse, soit celui qui menait à mon lit. Je sentis le matelas s’affaisser légèrement sous son poids alors qu’il prenait place, mais ce n’est que lorsqu’il chercha à s’emparer de ma main abîmée que je tournais à nouveau le visage vers lui, avant de souffler doucement.

"Tu crois vraiment que c’est nécessaire …. ?"

Et un merci, ça t’arracherait la bouche ? Voilà ce que me criait ma conscience en cet instant. De plus, le jeune homme ne semblait absolument pas tenir compte de ma dernière tirade car malgré le peu de résistance que j’opposais à sa prise, il finit tout de même par ouvrir ma main suffisamment pour atteindre la plaie. Je n’arrivais pas à savoir concrètement ce qui me gênait d’ailleurs. Le fait qu’il me soigne alors que je n’avais moi-même eu aucune envie de le faire me rendait plutôt service à vrai dire. Le fait qu’il soit trop proche me laissait penser qu’il y avait anguille sous roches, mais il s’empressa de m’assurer que ce n’était pas le cas, visiblement il avait très bien capté ma réticence, même si la raison était autre et que je n’arrivais pas à la définir. Une sorte de gêne ? J’étais gênée de le voir agir ainsi, peu habituée à ce que les rôles soient inversés. Je finis par baisser les yeux sur le visage du garçon qui semblait concentré à sa tâche avant que mon regard ne parte se promener sur le torse dénudé de ce dernier, s’attardant sur la bande un long moment. J’ignorais s’il la changeait régulièrement, mais j’en déduisis que oui en voyant qu’elle était relativement propre. Mes pensées toutefois, devinrent moins pragmatiques alors que mes yeux se baladaient sans véritable gêne sur les épaules de la chimère puis à nouveau le torse. Eh quoi ? Il n’avait pas jugé bon de se couvrir, je ne voyais pas en quoi profiter de la vue serait un crime dans ce cas ! D’autant plus qu’il me fallait bien l’avouer, ce n’est pas comme s’il ne valait pas le coup d’œil, loin de là. Toutefois, je détournais rapidement la tête lorsque je croisais son regard une nouvelle fois, feignant l’indifférence alors que ce n’était plus vraiment le cas.

A plusieurs reprises, je serrais les dents en sentant une pression sur la coupure. C’était ce genre de plaies superficielles, mais au combien douloureuses, qui mettaient généralement le plus de temps à se refermer à cause de leur emplacement. Les mouvements perpétuels d’une main ne favorisaient pas la cicatrisation, bien au contraire. Mon regard se posa alors sur les deux mains de la chimère en train de s’activer sur la mienne avec lenteur et méthode et je lâchais un léger soupir. Plus il semblait faire preuve de gentillesse, plus je sentais ma méfiance fondre comme neige au soleil. Une fois de plus, rien ne l’y avait forcé, et surtout pas moi, alors après l’échange violent que nous avions eu, quelle mouche avais bien pu le piquer pour qu’il vienne s’occuper de ma main, que d’ailleurs je m’étais efforcée de dissimuler, visiblement sans succès. A l’évidence, lui balancer le peignoir rougi n’avait peut-être pas été l’idée du siècle sur ce coup-là. Je ne pus m’empêcher de marmonner, non sans un léger sourire toutefois.

"Si on commence déjà à inverser les rôles, qu’est-ce que ça sera dans six mois !"

Implicitement, et sans vraiment l’avoir décidée d’ailleurs, je lui faisais toutefois comprendre que je serais toujours à ses côtés dans six mois, quitte à continuer de me prendre la tête avec lui durant tout ce temps, pour l’instant, nous n’avions pas trouvé d’autres moyens de communication efficaces à l’évidence. Le jeune homme finit par lâcher ma main doucement une fois son œuvre terminée, reposant cette dernière avec une certaine délicatesse sur le matelas. Sans perdre une seconde, je la levais devant moi et serrais le poing plusieurs fois d’affilé pour détendre un peu la bande et me permettre de me servir de ma main tout aussi efficacement qu’avant. J’observais quelques secondes le pansement, ma foi, il s’en sortait bien lui aussi. Tournant la tête vers la chimère qui n’avait pas bougé, je fronçais imperceptiblement les sourcils en apercevant sa lèvre abîmée. De ma main soignée, je posais mes doigts chauds sur sa lèvre quelques secondes pour regarder l’étendue des dégâts avant de baisser les yeux sur le lit où trainait encore le reste du matériel dont il s’était servi pour me soigner. Tu parles d’un duo, deux éclopés rien de plus oui ! Mes doigts firent doucement le contour des lèvres du garçon en évitant la blessure toutefois, avant que je ne daigne reprendre mes esprits pour m’emparer d’une compresse encore intacte. J’avisais les alentours, ayant la flemme de bouger pour aller chercher ce qu’il me manquait, par chance, une bouteille d’eau pleine trônait dans ma table de nuit. Je m’en emparais d’un geste vif avant d’humidifier la compresse. Relevant les yeux vers ceux du jeune homme, j’entrepris avec une grande délicatesse de nettoyer la plaie qu’il arborait au visage. Une main sous son menton, l’autre occupé à tenir la compresse, je n’avais pas fait attention que je ne tenais plus la serviette, laquelle avait déjà glissée pour ne plus cacher que le bas de mon dos et mes hanches désormais. Mais concentrée comme je l’étais à ne pas lui faire mal, je ne m’en souciais guère, me contenter de marmonner entre mes dents.

"T’es pas croyable … tu aurais dû soigner ça avant de t'occuper de moi. On dirait un délinquant juvénile là !"

J’esquissais un demi-sourire, j’disais ça plus ou moins pour l’emmerder en fait, je ne pouvais pas m’en empêcher, les railleries repartaient déjà. Mais cette fois, c’était indiscutablement l’affection qui perçait de ma voix, et non autre chose. Une fois le caillot de sang retiré, la plaie se remit à saigner doucement et je pressais dessus sans forcer pour endiguer la petite hémorragie. Le temps que le saignement s’arrête, je relevais les yeux vers le regard de jade de mon ami qui me fixait étrangement. Je haussais un sourcil sans pour autant faire le moindre commentaire, avant d’abaisser à nouveau le regard, presque gênée de l’insistance dont il faisait preuve. Une minute plus tard, le saignement s’arrêtait enfin, et je finissais de retirer les dernières traces de sang de sa peau mate avant de balancer la compresse avec le reste. C’est avec un infime sourire aux lèvres, passablement énigmatique, que je relevais enfin la tête vers lui en reprenant une position un peu plus droite.

"Là. Maintenant, on est quittes. Mais évites de retourner te faire frapper s’il te plait, on va vider le stock médical à ce rythme … "

Alors que je le charriais gentiment – dans le fond, je m’inquiétais légèrement de savoir ce qu’il avait bien pu foutre durant la soirée pour revenir dans cet état, et l’hypothèse du mari jaloux me semblait de plus en plus plausible malgré nos précédentes explications – je me surpris à ressentir l’envie voir le besoin pressant d’aller me blottir contre lui, rouler dans ses bras comme la féline que j’étais. Même s’il était froid, c’était une autre sorte de chaleur que je cherchais à cet instant. Une nouvelle fois, je croisais le regard du jeune homme qui cette fois semblait presque chercher le mien avant de ne détourner la tête, de crainte qu’il puisse y lire quoi que ce soit. Moi qui il y avait à peine une demi-heure l’aurait envoyé valser sans la moindre gêne, voilà que je me mettais à songer à ce genre de chose. Dans le genre girouette, je battais tous les records. Qui plus est, solitaire endurcie, ce genre de réactions de ma part avait plus tendance à m’effrayer qu’autre chose, car au fond elles étaient synonymes de l’affection grandissante que je portais au garçon. Après tout, en acceptant de continuer à vivre pour lui, ne m’étais-je pas un peu liée à lui sans le vouloir ?
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeLun 5 Nov - 13:24

Sa tâche accomplie il délaissait sa main avant de l’observer un instant. Sa moue renfrognée s’était dissipée au profit de la fatigue. Lyl convenait donc de la laisser se reposer, lui-même en avait besoin. Mais lorsqu’il s’apprêtait à tourner la tête il l’a vit lever les mains. Intrigué il n’avait pas bougé. Ce qui au début ressemblait à une simple analyse tournait toute fois très vite un geste perturbateur. Son regard figé sur son visage il décelait une part de faiblesse chez la jeune femme. Était-elle sur le point de craquer ? Maintenant que les choses avaient été dit et de manière très ambiguë il songeait à la probabilité de retenter sa chance. M’enfin, ce serrait une grave erreur de sa part. D’autant plus qu’ils étaient éreintés, suffisamment pour dériver pas comme on le souhaite forcément.
Elle lui rendait aussitôt la pareille en tamponnant sa lèvre fendue, un geste tellement…étrange. Il avait baissé les yeux mais ce qu’il vit n’avait rien pour estomper les choses. Il détournait donc son regard sur la droite après avoir expiré doucement. Au même moment Pandora prenait la parole brisant au passage la gêne occasionnée. Le jeune homme restait silencieux et déportait à nouveaux ses yeux sur son visage. Un peu perdu sur ses traits il ne faisait pas trop attention à ses paroles. Après plusieurs secondes passées sans un mot il retirait sa main de sa lèvre avec lenteur.
Son visage s’adoucissait alors qu’un demi-sourire venait enjoliver son expression.

-J’attends des indemnités pour mes joues, tu sais…

Il fit une moue alors que son regard se baladait sur la poitrine de la demoiselle. Comme si qu’il y avait évidence. La belle ne mit pas trop de temps à comprendre et à rétorquer. Le repoussant d’un geste outré. Si il se mit à rire c’est parce que Pandora ne s’était pas renfrognée négativement comme toutes les autres fois. Non, là il avait cru-peut être à tord- déceler une pointe d’enjouement sur son visage faussement rebuté. Il s’était écarté, mettant au passage un terme à cet instant très particulier avant de ne lui sauter dessus une seconde fois. A présent debout entre le lit et la fenêtre il ajoutait en riant narquoisement :

-T’aurais du voir ta tête quand t’es remontée à la surface.

De peur de se faire attaquer il avait reculé mais s’était très vite retrouvé au pied du mur alors qu’il se marrait. Puis après quelques secondes il se calmait abordant plus qu’un visage quelque peu enjôleur et songeur. Il ne la quittait pas des yeux contrairement à elle dont le regard ne faisait que se dérober. Pour il était important de lui avouer...

-Tu sais je me suis aussi inquiété…

Sa sincérité avait parfois le don de mettre mal à l'aise comme d’exaspérer. L'amnésique lâchait un profond soupire alors qu’il croisait les bras, il voulait justifier son absence de réaction dans le bar. Mais au fond ca ne servait à rien. Il fallait se faire une raison. Il avait besoin d'affection, il finirait pas en quérir de son plein grès un jour ou l'autre. Raison de plus pour lui interdir les endroits fréquentés des jeune femmes. je me suis lâchement déconnecté dans ce bar, je n’étais plus rationnel…finalement il détournait le regard.

-C’est parfois apaisant de se sentir aimer, non ?

Notre chimère lui lançait un bref regard avant de se rendre compte de l’inutilité de ses paroles. Elle, elle n'en avait que faire de ces futilités alors que lui cherchait à s'entourer. Elle avait repoussé ses avances, celles de Kojaku et apparemment celles du brun. Un gâchis. Il se frottait l'arrière de la tête, légèrement embarrassé et tournait les talons. Il n’attendait pas de réponse, la situation avait été assez ambiguë comme ca pour qu’elle relève. Il se trouvait à l’embrassure de la porte quand il annonçait d’un autre ton plus éveillé.

-Bref…faut qu’on se repose, les choses sérieuses vont commencer.
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MessageSujet: Re: Passé, quand tu nous tiens...   Passé, quand tu nous tiens... Icon_minitimeMar 6 Nov - 8:15

Je finis par relever la tête en l’entendant reprendre la parole, mais pour une fois, ne croisais pas son regard, ce dernier semblait être captivé par autre chose en contrebas Pas besoin d’être devin pour comprendre ce que c’était. Je fis même le lien entre ce qu’il venait de dire et l’objet de son attention, inconsciemment. Mais à défaut de me recouvrir, je l’observais, l’air mi choquée, mi amusée avant de lui répondre.

"Hmm, et tu veux quoi ? Un câlin ?"

Je ne pus m’empêcher d’esquisser un sourire ironique, je le voyais mal me demander une telle chose, loin de là, avant de le repousser sans grande conviction pour détourner son attention de ma poitrine. Mais il dû prendre mon geste au sérieux car il finit même par se relever pour s’approcher de la fenêtre avant de me balancer une nouvelle pique d’un ton railleur. Pour toute réponse, je m’emparais de l’oreiller présent à la tête du lit pour lui balancer dessus non sans sourire.

"Roh la ferme …"

Même si je me doutais que j’avais dû ressembler plus à un chaton effrayé qu’à une tigresse, c’était pas la peine de me le rappeler non plus, même si je pouvais convenir sans mal que la vue extérieur avait dû être, si ce n’est intéressante, au moins marrante. Riant sans retenue, le jeune homme esquiva le coussin sans mal et se contenta de me fixer un certain temps avant de reprendre son sérieux quelques secondes plus tard, les traits marqués par une expression relativement douce qui tranchait avec leur froideur habituelle. Mal à l’aise pour une raison que j’ignorais, je détournais les yeux, faisant régulièrement navette entre son visage et un quelconque endroit de la pièce. Toutefois, je finis par me reconcentrer sur lui, les sourcils légèrement froncés lorsqu’il reprit d’une voix presque timide.

Même si les choses avaient été expliquées désormais, je n’avais pas pensé pour autant un seul instant qu’il ait pu réagir d’une manière similaire à la mienne, j’étais même à mille lieux d’imaginer ça. Cet aveu qu’il avait visiblement eu du mal à formuler me toucha, et je me contentais de lui répondre par un franc sourire, à défaut de trouver comment exprimer ma surprise vis-à-vis de ses paroles. Au fond, nous n’étions peut-être pas complètement différent l’un de l’autre, c’était d’ailleurs peut-être pour ça que la communication était si difficile. Chacun planqué derrière son propre mur. Visiblement, son aveu le mettait également mal à l’aise, et c’est en détournant les yeux alors que pour une fois je l’observais sans me dérober, qu’il finit par reprendre, l’air songeur.

Se sentir aimer hm ? Je n’arrivais pas à comprendre comment il pouvait me demander une telle chose alors que des deux, c’était bien lui le plus entouré pour le coup. Mais il ne semblait pas vraiment s’apercevoir de l’affection que lui portait les gens autour de lui Reï, Kojaku, même la plupart des autres recrues semblaient lui porter une admiration sans bornes. Même si ce n’était pas vraiment de l’amour ou de l’amitié, ça s’en rapprochait. Mais il semblait véritablement hermétique à tout cela. J’en ressentis une légère peine, d’autant plus que je ne savais plus vraiment moi-même ce qui signifiait ce terme aujourd’hui. La dernière personne m’ayant portée autant d’affection avait aujourd’hui rejoint le reste de ma famille, j’avais réussi à me convaincre que j’étais seule. Mais pas une seconde je ne me posais la question de savoir pourquoi la chimère avait insisté pour que je fasse de lui mon but pour continuer à avancer. La seule chose que j’avais vu alors, c’était qu’il me donnait une raison de vivre, une raison qui me satisfaisait, alors j’avais foncé sans pour autant connaitre le pourquoi d’un tel geste de sa part. Si j’y avais réfléchi, peut-être aurais-je été capable de lui répondre à cet instant, mais ce n’était pas le cas, et je restais silencieuse, les yeux dans le vague à réfléchir alors qu’il tournait déjà les talons pour quitter la pièce.

Sa voix grave me tira de mes réflexions et je tournais la tête pour le voir à l’embrasure de la porte, alors qu’il annonçait aller se reposer, me conseillant par là de faire de même. Je restais assise sur le rebord du lit à observer le dos de la chimère avant de lâcher un léger soupir. Je n'avais pas franchement ni sommeil, ni envie qu'il parte, cependant, je me fis une raison rapidement.

"Tu as sûrement raison … Dors bien Lyl."

J’attendis qu’il se retire avant de me laisser tomber en arrière sur le lit, les bras en croix à fixer le plafond, pas du tout endormie. L’esprit bouillonnant, c’était désormais d’autres interrogations qui étaient venues se greffer à la place des anciennes. Et cette incompréhension de ces dernières paroles qui me trottaient dans la tête comme une litanie lancinante. Impossible de trouver le sommeil dans ses conditions. Je levais ma main bandée devant moi, à la verticale, serrant et desserrant doucement mes doigts. Ca ne faisait même pas mal, c’était juste ….. gênant. Qui sait de quoi serait faite la journée de demain ? Celle d’aujourd’hui avait été plutôt forte en émotions, mais au final, n’était-ce pas un mal pour un bien ? Les choses étaient claires désormais, et c’était le principal.

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