J'aime me dépenser. Tout le monde le sais, je ne suis pas fait pour le travail de bureau mais il y a beaucoup de paperasse au bureau... je préférerais nettement poursuivre un ou deux voleurs ou n'importe quel criminel, mais c'est comme ça, je suis les ordres et je cours après l'assassin d'un de mes amis... Plus l'ami de mon chef que le mien mais néanmoins, ça me fait mal pour sa femme et sa fille...

En train de ruminer chez moi le manque d'action du boulot, je regardais à tout hasard par la fenêtre et vit qu'il faisait beau, rien de tel pour aller courir au parc. Ni une ni deux je sautais dans un survêtement et fit mon jogging.

Le soleil, les oiseaux, etc... Ça me donnait un vieil air dans la tête que je m'amusais à fredonner en courant :

♫ ♪ "T'en fait pas la vie est belle hoé, comme un vol d'hirondelles hoé, qui s'en va et qui revient au printemps un beau matin, un beau matin" ♬♩

Je n'étais pas le seul coureur dans le parc, loin de là... Je croisa plusieurs jeunes femmes, tournant la tête à chaque passage. Oui, on ne me changera jamais, je regarderais toujours ce qui m'entoure... Et surtout les filles... Une en particulier était vraiment mignonne que je couru dans le même sens qu'elle pour l'aborder.

- "Bonjour jolie demoiselle. Courir avec moi ça vous intéresse ? Je préfère être en charmante compagnie, pas vous ?"

Ça n'a pas vraiment eu l'effet escompté... Et me fit éconduire une fois de plus... Quest-ce qui ne va pas dans ma façon d'aborder et de draguer ? Je suis poli il me semble. J'en repéra une autre qui, à force que je lui coupe tout le temps la parole, m'envoya balader d'une gifle. Charmante... Très charmante...

Je m'apprêtais à reprendre ma course après cet échec et fût assez surpris de me prendre quelqu'un de plein fouet... J'aurais du regarder devant moi plutôt que de reluquer la fille, ça m'apprendra... N'empêche que j'avais mal au front.

- "Désolé... je regardais pas devant moi... Pas trop de mal ?"

Décidément j'enchaîne les coups aujourd'hui... J'espère que j'ai de quoi arranger ça dans ma pharmacie à la maison.

Je ne reluquerais plus les filles... Nan, c'est pas possible ça... J'essayerais de faire plus gaffe en courant la prochaine fois. J'espérais juste ne pas avoir un "oeuf de pigeon" sur le front plus tard. J'imagine déjà la tête de Mustang et des collègues du bureau. Ils vont me rire au nez, à n'en pas douter si jamais ça arrivait.

- "Un peu, mais ça va aller, j'ai connu pire comme coup."

Je regardais enfin mon interlocuteur. Un faux air de Mustang en un peu plus... Grand. Et le visage paraissait un peu plus dur aussi.

En me frottant le front comme si j'allais atténuer cette petite douleur, ou celle de ma joue due à la gifle précédant le coup, je remarquais mon manque de politesse. Qu'on le veuille ou non, l'armée oblige à certains comportements qui reviennent par automatisme.

- "Je ne me suis pas présenté, Havoc, Jean Havoc. Encore désolé pour votre front..."

Je remettais un peu ma tenue en ordre, vérifiant que mon arme était encore dans mon dos. Un militaire ne sors jamais sans arme, celle-ci n'est pas déclarée au boulot cependant, et l'élastique du survêtement serre plutôt bien pour que l'arme ne tombe pas. Je fouillais mes poches pour prendre une cigarette et en proposais une à tout hasard. Puis je l'allumais.

- "Vous savez quoi ? Je vous offre une canette, le frais nous évitera une bosse."